Décès de Jean-Claude Gaudin : dernier adieu des Marseillais à l'ancien maire

Jean-Claude Gaudin 1:27
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Stéphane Burgatt / Crédit photo : PASCAL GUYOT / AFP
Marseille a dit adieu à son ancien et emblématique maire Jean-Claude Gaudin, décédé en début de semaine à l'âge de 84 ans, natif de la ville et élu pour la première fois dans sa région en 1984. Ses obsèques se sont déroulées ce jeudi après-midi à la cathédrale de la Major, située non loin du Vieux-Port, face à la mer.

Les obsèques de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille pendant un quart de siècle, ont débuté jeudi après-midi dans la cité phocéenne, devant un parterre de personnalités venues rendre hommage à cette figure de la droite française, dont Brigitte Macron ou Nicolas Sarkozy. La messe a commencé aux alentours de 15H30 dans la cathédrale de la Major, pleine, située non loin du Vieux-Port, face à la mer.

"Une figure du grand courant régionaliste"

Pas de foule devant l'édifice mais quelque 200 personnes étaient réunies. A l'intérieur, le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) ou le prince Albert II de Monaco étaient assis dans les premiers rangs. Le gouvernement était lui représenté par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et la Marseillaise Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'Etat chargée de la Ville. Le cortège est parti en début d'après-midi de son quartier natal, Mazargues, dans le sud de la deuxième ville de France.

Le corbillard, rempli de gerbes de fleurs, et encadré par huit autres voitures, s'est arrêté quelques instants devant la place de l'église de Mazargues alors que les cloches sonnaient le glas, avant de repartir sous les applaudissements. Il a ensuite fait un bref arrêt devant l'hôtel de ville où, selon les mots de l'actuel maire de gauche Benoît Payan, il "se consacra" à Marseille de 1995 à 2020. Puis le cortège s'est dirigé vers la cathédrale où étaient présents Jean-Pierre Papin, Ballon d'or 1991, le président du Sénat, Gérard Larcher, ou encore le président de l'OM, Pablo Longoria et le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier.

Jean-Claude Gaudin "n'était pas seulement la voix et le visage de Marseille, c'était une figure de la démocratie française" et "une figure du grand courant régionaliste", a déclaré François Bayrou, président du MoDem. Né d'un père maçon et d'une mère ouvrière dans une corderie, Jean-Claude Gaudin était devenu professeur d'histoire-géographie dans un collège privé, puis a aussi été sénateur et ministre, mais surtout maire de Marseille. Il a été victime d'une crise cardiaque lundi matin, à l'âge de 84 ans, dans sa résidence secondaire varoise de Saint-Zacharie. La cérémonie en hommage à ce fervent catholique était présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille. Elle sera suivie d'un enterrement au cimetière de Mazargues, où repose l'ex-homme d'affaires Bernard Tapie, décédé en 2021.

Abandon

Dès mercredi, des personnes âgées en majorité étaient venues se recueillir devant le corps du défunt dans son salon agrémenté d'une bibliothèque fournie et décorée de toiles représentant diverses églises marseillaises, ainsi que les paysages des calanques toutes proches, où Jean-Claude Gaudin avait un cabanon. Le soir, quelque 200 personnes ont participé, visages graves, à une veillée de prières autour du cercueil dans l'église de Mazargues où il avait été baptisé, en présence de son successeur à la mairie et du cardinal Aveline. "C'était un homme remarquable, il va beaucoup nous manquer (...) je pense qu'il a fait passer sa vie pour les citoyens, avant la sienne", a expliqué Lulu Crimon, une habitante du quartier.

Mais ses opposants lui reprochent d'avoir abandonné les quartiers déshérités du nord de Marseille et laissé se délabrer une partie des écoles, qui bénéficient aujourd'hui d'un plan historique de rénovation. Son dernier mandat a été marqué par la tragédie de la rue d'Aubagne, le 5 novembre 2018, lorsque deux immeubles insalubres d'un quartier populaire du centre - dont un propriété de la Ville - se sont effondrés. Huit personnes sont mortes ensevelies. La mairie avait été accusée d'avoir ignoré les alertes. L'onde de choc avait révélé l'ampleur du logement indigne dans une ville où 40.000 personnes vivent dans des taudis.

"Ça me hante chaque jour, en 24 ans je n'ai jamais connu un drame pareil", avait confié plus tard Jean-Claude Gaudin. Moins de deux ans après l'effondrement de la rue d'Aubagne, alors que ses héritiers potentiels à droite étaient divisés, certains ayant rejoint Emmanuel Macron, une coalition gauche-écologistes-société civile avait remporté la mairie après des municipales à rebondissements.