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Maximilien Carlier (correspondant dans le Pas-de-Calais) , modifié à
Les habitants du Pas-de-Calais, menacés par la montée des eaux, vivent une nouvelle journée d'angoisse. Dans la commune d'Arques, près de Saint-Omer et traversée par le fleuve de l'Aa, les évacuations se poursuivent. Des sinistrés sont accueillis dans une salle des fêtes transformée en centre d'hébergement d'urgence.

Dans cette rue située dans une cuvette, l'eau monte jusqu'à un mètre. On ne voit presque plus les boîtes aux lettres. Nadine sort d'un bateau pneumatique avec son sac cabas dans les mains et quitte à nouveau sa maison. "Je viens d'être évacuée parce que les inondations ont été pires que la dernière fois. Ça revient encore et puis là, comme il continue de pleuvoir, ça ne va pas s'arranger. Même s'il y a encore des inondations, je vais y rester parce que c'est ma maison d'enfance et j'y tiens."

Cette habitante fait partie des riverains contraints d'évacuer alors que le Pas-de-Calais reste en vigilance rouge aux crues, et alors que d'importantes inondations avaient déjà envahi la région il y a deux mois. Après avoir déposé cette sinistrée, "il faut repartir vite", explique Cédric, sapeur sauveteur de la Sécurité civile. "On va éviter d'attendre trop. Le temps que l'on perd ici, c'est du temps qu'on ne peut pas mettre à profit pour les gens", dit-il. 

"Il faut raser toutes ces maisons" 

Et d'ajouter avec une pointe d'optimiste : "On va dire que le plus gros est passé, il n'y a pas de tempête actuellement donc ils sont plutôt rassurés quand ils nous voient, bien qu'un peu déboussolés. Mais ils ne sont pas en état de panique et on sent vraiment qu'ils sont rassurés quand on arrive".

L'eau continue toutefois de monter. Des évacuations sont toujours en cours et des sinistrés, éprouvés, sont accueillis dans une salle des fêtes transformée en centre d'hébergement d'urgence. À Blendecques, toujours dans le Pas-de-Calais, certains envisagent des solutions radicales. "Il faut raser toutes ces maisons de cette rue-là. Ma maison, je l'adore. C'est une rue formidable et calme, verdoyante où les gens sont sympas et où on se sent bien. Mais là, au regard de ce qu'il se passe, c'est dangereux. Comment pourrions-nous vendre notre maison en sachant ce qu'il s'est passé ?", interroge-t-elle. De son côté, Sébastien, un habitant, est d'accord pour raser sa maison "si ça peut sauver des gens". 

A quelques kilomètres, dans une commune de 850 habitants totalement inondée, la maire essaye d'aider au mieux ses habitants. "Les évacuations via des barques sont difficiles. Hier, on a porté un Monsieur en le tenant pour éviter que le courant l'emporte", explique l'élue au micro d'Europe 1. "En voyant ce spectacle en étant impuissant on espère juste que la pluie soit moins intense", ajoute-t-elle.