CP à 12 élèves : près d'une école sur deux en grève pour la rentrée à Vaulx-en-Velin

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avec AFP , modifié à
La rentrée a été repoussée à mardi mais les grévistes n'excluent pas un nouveau mouvement.

Près d'une école sur deux était fermée lundi pour la rentrée à Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise, les enseignants protestant contre des suppressions de postes sur fond de réforme du CP à douze élèves en zone d'éducation prioritaire, selon des sources concordantes.

Selon la maire socialiste de la ville Hélène Geoffroy, 6 écoles maternelles sur 19 et 10 écoles élémentaires sur 16 étaient en grève, totale ou partielle. L'éducation nationale considère un établissement en grève pour peu que la proportion d'enseignants grévistes y dépasse 25%. Pauline Sabot, du collectif des grévistes, avance de son côté le chiffre de 171 enseignants grévistes.

Ils dénoncent des suppressions de postes. Toutes les écoles de cette ville de 45.000 habitants sont classées en réseau d'éducation prioritaire renforcée (REP+) où est mise en oeuvre la réforme du CP à 12 élèves. Les grévistes dénoncent les suppressions de postes engendrées parallèlement par la fin du dispositif "plus de maîtres que de classes". "C'était le seul moyen humain supplémentaire qui existait et faisait la différence avec les autres écoles non classées en REP+", a déploré Pauline Sabot. "On veut conserver ces effectifs. Dans mon école par exemple, les CP sont à 13 élèves et sur 30% du temps scolaire, on va devoir regrouper deux classes pour qu'un des deux enseignants se libère et aille donner du temps à des CE1 ou en maternelle, pour pallier le manque de postes", a-t-elle ajouté, dénonçant une organisation "abracadabrantesque".

La rentrée reportée à mardi. "Il n'y a aucun souci matériel. La commune a débloqué 150.000 euros" pour assurer le dédoublement des classes, a fait valoir Hélène Geoffroy, ancienne secrétaire d'Etat à la Ville. "J'espère que les classes reprendront normalement demain. Dans les quartiers populaires, il faut donner le maximum de chances aux enfants", a-t-elle ajouté. "On a expliqué aux parents qu'on reportait la rentrée à demain", a indiqué Pauline Sabot, sans exclure un nouveau mouvement de grève par la suite si celui-ci n'était pas fructueux.

Plusieurs syndicats avaient appelé à la grève pour dénoncer les conditions de rentrée dans les écoles concernées par la réforme mais aussi la suppression d'emplois aidés. Le mouvement touchait aussi une école dans la ville voisine de Villeurbanne, où un service minimum d'accueil des enfants a été mis en place, selon une source municipale.