Coronavirus : quand les enfants du monde entier nous parlent du confinement

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Xavier Yvon et Margaux Baralon , modifié à
En pleine épidémie de coronavirus, Europe 1 a donné la parole à Sacha, Olivia, Rosalie, Marius et Violette. Ils ont entre 9 et 15 ans, habitent à New York, Bruxelles, Berlin et Paris et échangent sur cette situation inédite de confinement. 

Cela fait désormais cinq jours que la France est confinée. Même dans les pays qui ne se calfeutrent pas totalement, comme les Etats-Unis ou l'Allemagne, les établissements scolaires ferment leurs portes, laissant des millions d'enfants à la maison pendant cette épidémie de coronavirus. Désormais, Europe 1 leur donne la parole tous les vendredis pendant la durée du confinement, pour qu'ils racontent leur expérience dans "Les Petites Voix". Du lundi au jeudi, tous peuvent poser leurs questions à l'adresse suivante : lespetitesvoix@europe1.fr

Les cours, c'est mieux à l'école ou à la maison ?

"Moi j'ai réfléchi et je préfère ma maîtresse." Lisa, 8 ans, est catégorique : l'école à la maison, c'est moins bien que l'école tout court. Marius, 10 ans, qui habite à Sèvres, ne peut qu'être d'accord. "Je préfère être avec ma maîtresse parce que je suis dans une classe 'Harry Potter' où on travaille en s'amusant. Les maths, c'est comme des épreuves collectives de potion." Forcément, difficile pour les parents de rivaliser.

À Berlin, Rosalie, 11 ans, apprécie néanmoins étudier avec ses parents. "Ils ont plus de temps pour répondre tout de suite à nos questions alors qu'avec la maîtresse, il faut attendre parce que d'autres élèves ont des questions. Normalement, avec notre prof de français, on écrit plein de leçons avec des crayons différents, donc ça t'épuise la main. Là, t'écris pas beaucoup, donc c'est cool." Un constat que ne partage pas Violette, confinée à Paris. "Ma maman est en télétravail et travaille toute la journée. Il n'y a que le soir qu'on peut lui poser des questions. Et je m'épuise les mains sur un clavier d'ordinateur car il faut tout rendre sur Internet."

Sacha, 9 ans, à New York, a une autre difficulté : ses parents, Français, n'ont pas connu la même pédagogie qu'elle. "Pour les maths, ils connaissent des méthodes différentes. C'est compliqué parce qu'ils ne savent pas faire."

Comment s'occuper ?

Rosalie a "fait un concours de déguisement avec [s]es cousines, qui habitent à Nantes". "On se déguise en personnage de films ou de mangas et on l'envoie sur WhatsApp. Ensuite, il faut deviner qui c'est." Une bonne idée lorsqu'on n'a pas le droit de sortir. Sacha, elle, peut encore aller dehors à New York. "On fait du vélo et de la trottinette mais la règle c'est de ne pas s'approcher des gens."

À Paris, Violette ne peut pas en dire autant. "On doit remplir une lettre pour pouvoir sortir et on a le droit que pour aller faire du sport, chez le médecin, à la pharmacie ou aller faire les courses. On remplit la date et si tu ne l'as pas, tu peux avoir une amende." Dans les rues de Sèvres, Marius a d'ailleurs "vu des policiers mettre des amendes à quelqu'un qui n'avait pas d'attestation."

Comment fêter son anniversaire ?

Olivia, 15 ans, qui habite à Bruxelles, devait fêter son anniversaire avec ses amis. Confinement oblige, elle a dû reporter. "Ce n'est pas grave si c'est pour le bien de tout le monde", relativise-t-elle. À Berlin, Rosalie connaîtra la même situation dans deux jours. "Peut-être que mes cadeaux ne vont pas arriver car mes proches sont à Paris. Il n'y aura que le gâteau pour me remonter le moral."

Sacha, elle, a une idée pour celles et ceux qui voudraient quand même garder la pêche : "Demande à tes parents de cacher les cadeaux, ensuite ils te donnent des indices, et le trésor ce sont les cadeaux." Rien de tel qu'une bonne vieille chasse au trésor pour se remonter le moral !

Comment communiquer avec ses amis ?

En Irlande, Emile, 14 ans, ne peut plus voir ses amis. Il discute donc "par WhatsApp". Mais Marius, à Sèvres, n'a pas de téléphone. "Je ne peux pas leur parler, certains me manquent." Violette, elle, utilise le site internet qui sert à poster ses devoirs en ligne pour "parler avec tout le collège".

Qu'est-ce qu'ils ont appris pendant le confinement ?

Chacun peut profiter du confinement pour apprendre quelque chose. Sans surprise, la leçon bien retenue est celle du lavage de main. Les parents de Marius ont collé une affiche au-dessus du lavabo, et il suit scrupuleusement les instructions. Sacha, elle, a appris à taper sur un clavier. "Comme maintenant je fais toutes mes réponses de lecture sur l'ordinateur..."

Le confinement forcé a permis à Rosalie, à Berlin, de découvrir Marcel Pagnol. "Ma grand-mère me le lit en rendez-vous téléphonique tous les soirs, à 18 heures."