Le Défenseur des droits rappelle que les supermarchés ne peuvent pas refuser l'entrée à un enfant

Il est interdit de refuser l'entrée des enfants aux supermarchés. (Photo d'illustration).
Il est interdit de refuser l'entrée des enfants aux supermarchés. (Photo d'illustration). © AFP
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Certains supermarchés auraient refusé l’entrée à des enfants, au motif qu’ils représenteraient un risque de contamination au coronavirus. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a vivement condamné cette pratique, qui est illégale.

Les témoignages se sont multipliés ces derniers jours. Sur les réseaux sociaux, plusieurs parents ont raconté avoir été refusés à l’entrée d’un magasin parce qu'ils… étaient accompagnés d’un enfant. En effet, certains supermarchés ou hypermarchés leur interdisent de pénétrer à l’intérieur de leur établissement, au motif que les jeunes, qui peuvent être porteurs sains, représenteraient un risque de contamination au coronavirus.

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est ému de ces témoignages et a vivement condamné cette pratique mercredi. "Les magasins d’alimentation ne peuvent donc légalement interdire leur accès aux personnes accompagnées d’un ou de plusieurs enfants, ni demander à ces personnes de laisser leurs enfants à l’entrée du magasin, y compris au niveau des caisses ou à la garde d’un vigile", écrit-il dans un communiqué de presse.

"Pas d'enfant dans le marché, ils peuvent être porteurs sains du virus" 

Laurence, une mère célibataire de 46 ans, a dû négocier pour rentrer dans un magasin parisien en compagnie de sa petite fille de 6 ans. Mais dès l'entrée, cette Parisienne s'est heurtée au refus du vigile, comme elle l'a raconté sur Europe 1. "Il nous a dit : 'Vous pouvez rentrer, mais par contre, la petite attendra en caisse'". Finalement autorisée à entrer avec sa fille, Laurence a ensuite dû affronter les regards des autres clients. "On se fait traiter comme des pestiférés", s'indigne-t-elle. 

Le journal Le Parisien a également rapporté l’histoire d’un père célibataire et de son fils, qui n’ont pas pu entrer sur un marché de la région toulousaine le week-end dernier. "Par protection pour leur santé, pas d'enfant dans le marché. Ils peuvent être porteurs sains du virus et vecteurs de maladie. Merci de votre compréhension", était-il écrit sur une pancarte. 

D’autres parents ont raconté avoir subi une mésaventure similaire sur les réseaux sociaux :

Des pratiques qui portent atteinte aux droits des enfants 

Le Défenseur des droits avait déjà condamné cette pratique dans une série de tweets publiés mardi soir. "Le refus d’accès des enfants aux magasins d’alimentation ne fait pas partie des mesures restrictives relatives à la lutte contre la propagation du Covid-19, telles que détaillées dans la loi du 23 mars 2020 relative à l’état d’urgence sanitaire et les ordonnances d’application. Ces pratiques portent atteinte aux droits des personnes, particulièrement des parents isolés et de leurs enfants", écrit-t-il.

"Le Défenseur des droits, chargé du contrôle du respect de la Convention internationale des droits de l’enfant en France rappelle que les enfants ont le droit d’être protégés contre toute forme de violence. Cette obligation d’assurer une protection s’impose à tous et à chacun", conclut le communiqué.