Paris vide coronavirus 1:25
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Romane Hocquet, édité par Céline Brégand , modifié à
Avant mardi midi et la mise en place officielle des mesures de confinement par le gouvernement, de nombreux habitants de grandes villes, et notamment des Parisiens, ont fui et sont partis se réfugier à la campagne. Au grand damn des habitants de Normandie, de Bretagne et de Nouvelle-Aquitaine qui craignent d'être contaminés.

Avant la mise en place des mesures de confinement, mardi midi, beaucoup de citadins, à commencer par les Parisiens, sont partis se réfugier dans leur résidence secondaire, à la campagne ou en bord de mer. Cela concerne surtout les résidents d'Ile-de-France, une région pourtant particulièrement touchée par le virus.

Cette fuite en dehors des grandes villes inquiète les habitants de la Normandie, la Bretagne, et la Nouvelle-Aquitaine. Des territoires, pour l’instant peu atteints par l'épidémie de Covid-19, où le virus pourrait se propager et où les structures de santé ne sont pas adaptées à un tel exode.

"Il suffit d'une seule personne pour que le virus arrive"

"C'est de l'inquiétude et de l'énervement en fait. C'est les deux à la fois parce que tous les Parisiens sont là. On les voit se balader en ville, aller à la boulangerie, au supermarché", s'agace Nicolas, un habitant d'un village du Loiret. Ici, les citadins ont rouvert les volets de leurs résidences secondaires "comme si c'était les vacances" regrette Nicolas. 

"C'est un peu égoïste de leur part car, nous aussi, à la campagne, on a des familles. Moi, j'ai des grands-parents, des arrières grands-mères qui sont plus fragiles que moi. C'est beaucoup plus inquiétant pour elles. Il suffit d'une seule personne pour que le virus arrive", s'inquiète-t-il. 

"On se retrouve avec des hôpitaux qui ne sont plus à la dimension des population hébergées"

Une commune isolée avec une population âgée, comme dans d'autres secteurs de Nouvelle-Aquitaine, de Normandie et de Bretagne où se confinent les Parisiens. Anne Le Brun, la maire de Morlaix, redoute la saturation des structures de santé. "Dans nos territoires, il y a des phénomènes de désertification médicale. Nous sommes à flux tendu en règle générale", explique-t-elle.

"Compte tenu de la population qui afflue, on se retrouve avec des hôpitaux qui ne sont plus à la dimension des population hébergées", s'alarme la maire. Le chef de service d'un hôpital normand confirme : "On n'avait pas du tout anticipé un tel exode". Cet afflux pourrait avancer le pic de l'épidémie dans la région, prévu pour la fin du mois.