A priori, aucun assouplissement n'est prévu pour les rassemblements religieux avant le 1er décembre. 1:37
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avec AFP , modifié à
Les catholiques ont organisé des rassemblements dans toute la France ce week-end pour réclamer le retour des messes. Le débat fait rage jusqu'au sein de la classe politique. La décision du gouvernement est critiquée par certaines personnalités qui dénoncent une mesure liberticide.

Alors que des rassemblements de catholiques réclamant le retour des messes ont eu lieu tout le week-end en France, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit recevoir lundi les représentants des principaux cultes. Depuis le reconfinement, les lieux de culte peuvent rester ouverts mais les cérémonies avec public sont interdites. 

A priori, aucun assouplissement n'est prévu avant le 1er décembre. L'éventuelle reprise de la messe malgré le confinement et l'épidémie de coronavirus divise la classe politique au-delà des clivages partisans.

Une "liberté fondamentale"

Le président du Sénat, Gérard Larcher, s'est prononcé dimanche pour une reprise des messes, dans le respect des "conditions sanitaires". "On est là sur une liberté fondamentale et le gouvernement doit y être attentif", a-t-il déclaré, invité de RTL-Le Figaro-LCI, appelant "au dialogue qui doit commencer [lundi] entre les cultes et l'exécutif". Alors que le Conseil d'Etat a maintenu il y a une semaine l'interdiction des cérémonies religieuses avec un large public, le président du Sénat "souhaite que cette position soit revue" car "nous arrivons en effet dans un temps important notamment pour la communauté chrétienne", l'Avent.

Quant à la mise en garde de Gérald Darmanin, qui n'hésitera pas à "envoyer les policiers et gendarmes verbaliser" les catholiques qui manifesteraient pour la réouverture des messes, l'élu des Yvelines a jugé que ce n'est pas la bonne "réponse" à des fidèles "qui expriment leur attente".

Les fêtes de Noël dans toutes les têtes

Autre député de droite, Eric Woerth a pour sa part dit "comprendre" l'interdiction des messes, celles-ci constituant des "rassemblements". En revanche, "ce serait incompréhensible que les églises ne soient pas ouvertes à Noël", a-t-il mis en garde dans l'émission Questions politiques (France inter/Le Monde/France télévisions). "Il faut rappeler les règles et il faut laisser les familles fêter dignement et normalement Noël", a encore insisté le président de la commission des Finances de l'Assemblée. 

Interrogée sur BFMTV, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a elle aussi plaidé pour le retour des messes, les lieux de culte étant "en général assez vastes pour permettre le respect des distances".

A l'opposé, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a, sur France 3, défendu l'interdiction. "Je comprends le désarroi des catholiques car Noël approche et en plus les catholiques ont été durement touchés par les attentats de la Toussaint", a-t-il souligné. "Mais je m'en tiens à un principe de responsabilité. C'est dur mais on doit tenir ensemble."