Des centaines de Français se sont rassemblés à Paris. 8:05
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Océane Théard, avec AFP , modifié à
Alors que la manifestation a été interdite par la préfecture de police de Paris, une partie des milliers d'opposants au pass vaccinal, dont les convois se dirigeaient vers Paris, a réussi samedi à atteindre les Champs-Élysées, déclenchant rapidement l'intervention des forces de l'ordre. Plus de 300 personnes ont été verbalisées. 

Alors que la manifestation a été interdite par la préfecture de police de Paris, une partie des milliers d'opposants au pass vaccinal, dont les convois se dirigeaient vers Paris, a réussi samedi à atteindre les Champs-Élysées, déclenchant rapidement l'intervention des forces de l'ordre pour les disperser, et s'est mêlée aux manifestations anti-pass autorisées. D'après les forces de l'ordre, plus de 300 personnes ont été verbalisées. Par ailleurs, Jérôme Rodrigues, une figure des Gilets jaunes, a été interpellé près de l'Élysée.

En fin d'après-midi, des dizaines de camions de polices et des CRS sont toujours postés autour de l'Arc de Triomphe et sur l'avenue des Champs-Élysées. Quelques dizaines de manifestants gravitent encore sur la zone mais la grande majorité a été dispersée au cours de l’après midi par les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène.

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Les manifestants se sont rassemblés sur les Champs-Élysées.
Crédits : Océane Théard, Europe 1

Plus tôt dans la journée, des milliers de participants au mouvement "convoi de la liberté" étaient aux portes de la capitale. Quatre camions de police étaient postés à l'entrée du périphérique, au niveau de la porte de Saint-Cloud. Mais le contrôle des véhicules s'est terminé à la mi-journée, permettant à la circulation de reprendre. Les policiers y ont intercepté un convoi de 450 véhicules dans la matinée. Chaque voiture était inspectée, les occupants questionnés. Le but était d'empêcher les participants au convoi de la liberté d'entrer dans la capitale. Deux autres convois ont été interceptés à l'entrée de Paris dans la matinée, l'un porte Maillot et l'autre porte de Champerret.

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Des véhicules ont été interceptés par le forces de l'ordre sur le périphérique parisien.
Crédits : Océane Théard, Europe 1

Les manifestations à pied ont elles été autorisées à Paris cet après-midi. Mais il n'y aura pas de gros point de convergence. A priori, les rassemblements seront plutôt éparpillés. Certains participants au convoi de la liberté se dirigent vers l'avenue des Champs Elysées, d'autres vers place d'Italie dans le 13e arrondissement, et d'autres encore auraient prévu de se rejoindre devant le siège du laboratoire Pfizer à Montrouge. La place de la Concorde à Paris est actuellement bloquée par une centaine de véhicules. 

Forte mobilisation policière

7.200 policiers et gendarmes sont mobilisés en Ile de France durant tout le week-end. "Beaucoup de moyens ont été mis sur le terrain, à commencer par les moyens blindés de la gendarmerie mobile, parce qu'il a fallu anticiper le risque, même s'il n'était pas élevé", explique sur Europe 1 David le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale. "Mais ce risque existait. Le risque de blocage par des poids lourds ou par des tracteurs et des engins blindés étaient prévus en amont, au cas où des axes étaient entièrement bloqués. Après, il y a des moyens humains. Il y a énormément de policiers et de gendarmes qui sont engagés. L'objectif, je vous dis, c'est que la liberté soit celle de nos concitoyens et qu'ils puissent circuler et vivre normalement. Donc, c'est une mission qui concerne l'intérêt général. "

Pas de "marée" 

Selon David le Bars, l'ampleur du mouvement a été "un peu surestimée". "Tout le monde a joué à se faire peur", souligne-t-il sur Europe 1. "Parce que le Canada, ce n'est pas la France. Et on sait que les routiers au Canada ont leurs propres camions. En France, le système est différent. La mobilisation était difficile à chiffrer. Ce sont différents groupes, différents mouvements. Il y a du monde, mais ce n'est pas forcément la marée attendue". Même son de cloche du côté du sociologue Jean François Amadieu. "En équivalent d'un samedi de manifestation, c'est dérisoire", observe-t-il sur Europe 1. Selon lui, le mouvement ne s'inscrira pas dans la durée.