Confinement : "Le message a encore du mal à passer", s'alarme un syndicaliste policier

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Pauline Rouquette , modifié à
Les policiers déployés sur l'ensemble du territoire national pour faire respecter les mesures de confinement visant à freiner la propagation du coronavirus ont d'ores et déjà déclenché le processus de verbalisation. Interrogé par Europe 1, le secrétaire national Unité SGP-Police CRS, Grégory Joron, constate que "le message a encore du mal à passer dans certains quartiers".
INTERVIEW

La France est confinée depuis mardi midi. Déployés sur l'ensemble du territoire national pour faire respecter les mesures de confinement contre le coronavirus, les policiers ont débuté leurs opérations de contrôle, et verbalisé les plus citoyens récalcitrants.

"Globalement, ça semble s'être bien passé", affirme Grégory Joron, secrétaire national du syndicat Unité SGP-Police CRS, contacté par Europe 1. Dressant le bilan de cette première journée de confinement, celui-il constate que "les gens comprennent, même si le message a du mal à passer dans certains quartiers."

"La pédagogie ne suffit pas"

"On a eu une verbalisation dans le 18e arrondissement de Paris, et quelques difficultés de prise en compte collective des préconisations et des instructions du gouvernement", poursuit le syndicaliste.

Il n'était pourtant pas forcément question de verbaliser dès le premier jour, mais dans un premier temps d'effectuer un travail de prévention. Là-dessus, Grégory Joron estime que les efforts sont vains. "Malheureusement, on a des gens qui ont du mal à comprendre, et quand on leur explique les choses, la pédagogie ne suffit pas", explique-t-il, déclarant faire confiance "au libre-arbitre" et "au professionnalisme" des collègues qui n'ont "probablement pas eu d'autre choix" que de procéder à ces verbalisations.

"Les gens ne se sentent pas concernés"

Si les mesures sont difficiles à faire appliquer, selon le secrétaire national d'Unité SGP-Police CRS, c'est parce que les gens ne se sentent pas concernés. "Tant que l'on ne se retrouve pas face à cette difficulté, on ne se rend pas compte qu'il s'agit d'un virus particulier dont on peut être porteur sain et contaminer les autres sans jamais être malade", explique-t-il. 

Lundi soir, Christophe Castaner a annoncé le déploiement de plus de 100.000 policiers et gendarmes pour contrôler le respect des mesures de restriction annoncées plus tôt par le chef de l'État. Si les déplacements ne sont pas interdits mais réduits au maximum, les personnes ne pouvant justifier (via une attestation) leurs déplacement pourront écoper d'une amende de 38 euros, mais qui pourra rapidement atteindre 135 euros.