Condamnés 23 ans après un casse, deux grands braqueurs n'iront pas en prison

La justice a estimé que les deux anciens braqueurs ont refait leur vie sans accroc depuis plusieurs années.
La justice a estimé que les deux anciens braqueurs ont refait leur vie sans accroc depuis plusieurs années. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Deux anciens braqueurs "professionnels" ont été reconnus coupables vendredi du casse d'une banque en 1994, mais ont écopé d'une peine de prison avec sursis compte tenu de leur réinsertion.

Coupables mais libres : 23 ans après le casse d'une banque à Paris, deux anciens grands braqueurs, dont les ADN avaient été extraits de mégots trouvés au pied des coffres, ont été condamnés vendredi à 5 ans de prison, entièrement assortis du sursis. À l'issue de quatre heures et demi de délibéré, Mohamed Amimer, 58 ans, ancienne légende du grand banditisme français, et l'ancien braqueur Patrick Musset, 70 ans, ont également été condamnés chacun à une amende de 100.000 euros et leur peine de prison a été assortie d'une série d'obligations pendant trois ans.

Ils ont nié jusqu'au bout. À l'énoncé des peines, les deux hommes, qui ont refait leur vie et comparaissaient libres, se sont autorisé un large sourire. Dans le public, une brochette d'ex-braqueurs et de proches ont à peine laissé échapper des soupirs de soulagement, une joie discrète, qui éclatera plus tard sur les marches du palais. Les deux hommes ont nié jusqu'au bout leur participation, le 19 juillet 1994, au vol de l'agence de la banque Inchauspé rue Saint-Augustin à Paris, où 15,3 millions de francs avaient été dérobés - soit l'équivalent actuel de 3,2 millions d'euros. La cour d'assises a également condamné vendredi les deux hommes à verser 2,3 millions d'euros à la banque, ainsi qu'à quelque 25.000 euros de dommages et intérêts pour le cambiste séquestré la veille du crime.

Des vies reconstruites. "J'ai payé pour ce que j'ai fait, je ne veux pas payer pour ce que je n'ai pas fait", avait sobrement déclaré Mohamed Amimer avant que la cour ne se retire pour délibérer. "Je ne faisais pas partie des malfaiteurs qui ont attaqué la banque Inchauspé", avait de son côté répété Patrick Musset. La cour d'assises ne les a pas crus mais a tenu compte du temps passé, des vies reconstruites dehors, sans accroc, depuis des années. Amimer, ancienne gloire du milieu, s'est depuis sept ans consacré à son fils et à la réinsertion des détenus. Musset, presque sourd d'une oreille, a demandé à pouvoir "profiter" de sa petite-fille. Amimer et Musset, qui affirmaient ne pas se connaître, ont en commun une vie de braquages et de cavales, jalonnés de condamnations aux assises. Des "pros", qui volent les banques, presque sans violence.