Commerces, restauration, grande distribution : "l'acte 3" des "gilets jaunes" va encore leur coûter cher

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Anne-Laure Jumet, édité par Anaïs Huet , modifié à
Une réunion présidée par Bruno Le Maire doit se tenir à Bercy lundi matin avec les représentants des organisations professionnelles, afin de réaliser une nouvelle évaluation des conséquences économiques du mouvement des "gilets jaunes".

Une semaine après la première réunion à Bercy sur les conséquences économiques de la mobilisation des "gilets jaunes", Bruno Le Maire réunit à nouveau les représentants des organisations professionnelles pour une réévaluation, suite aux graves dégradations perpétrées samedi, essentiellement à Paris mais aussi en régions.

Le tourisme mis à mal. Le ministre de l'Économie Bruno le Maire s'inquiète notamment des répercussions sur le secteur touristique. On commence d'ailleurs à en voir les premiers effets : le gérant d'un hôtel en Île-de-France confiait à Europe 1 avoir perdu entre 25 et 30% de réservations pour la semaine prochaine.

De nombreux secteurs touchés. Avec Noël qui approche, le mois de décembre est évidemment clé pour de nombreux secteurs économiques. Ce week-end encore, les professionnels ont subi de lourdes pertes de chiffre d'affaires. À Paris, et notamment sur les Champs-Elysées, les ventes étaient quasiment à l'arrêt. À Lyon, les pertes sont allées jusqu'à 70% ce week-end, dans les zones impactées par les blocages. La grande distribution anticipe elle des baisses de 20%, comme la semaine dernière. De son côté, le secteur de la boucherie-charcuterie fait état de baisses entre 15 et 40% selon les zones. La restauration souffre également. En Ardèche, depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", le chiffre d'affaires est en recul de 40%.

Par ailleurs, l'activité des cartes bancaires a montré une activité moins forte le samedi (46.283.000 transactions) que le vendredi (46.681.000), signe que les manifestations ont joué. Mais dans une moindre mesure que les deux week-ends précédents, précise l'organisme Cartes Bancaire. 

Du chômage partiel. Plus de 200 entreprises ont déjà demandé au gouvernement de financer des mesures de chômage partiel. Et ce chiffre pourrait bien augmenter, notamment après les violences de samedi dans les quartiers huppés de Paris. Plusieurs commerçants ont vu leurs boutiques pillées, leurs vitrines brisées et leurs marchandises détériorées. Julien, gérant d'un magasin de lunettes situé non loin du boulevard Haussmann, estime le coût des réparations à 50.000 euros. "Les vitrines sont par terre, les meubles ont été cassés, les trois-quarts des montures ne sont plus là, le reste a été piétiné. Il y a eu un pillage intégral du magasin. Trois personnes y travaillent, ça va donc les mettre en chômage technique", indique-t-il au micro d'Europe 1.

Lundi matin, Bruno le Maire prendra donc à nouveau la température auprès des professionnels. Il en profitera aussi pour adresser un message aux "gilets jaunes" lors du point presse qui suivra la réunion. Le ministre devrait ainsi expliquer qu'il est d’accord pour aller plus loin dans les baisses d’impôts, mais que pour cela, il faut baisser la dépense publique.