1:30
  • Copié
Jean-Luc Boujon (à St Romain de Popey) / Crédits photo : AFP
Après les mesures annoncées du Premier ministre Gabriel Attal, qui donnera d'ailleurs une conférence de presse mercredi, beaucoup d'agriculteurs s'impatientent et jugent que ces promesses tardent à se concrétiser. Pour certains d'entre eux, il y a urgence, la survie de leur exploitation est en jeu.

À quelques jours de l'ouverture du Salon de l'Agriculture à Paris, les agriculteurs remettent la pression sur le gouvernement. Plusieurs actions ont eu lieu dans le week-end et encore lundi, à Marseille, par exemple. Pour tenter d'apaiser une nouvelle fois la colère des exploitants, Emmanuel Macron reçoit ce mardi la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs tandis que Gabriel Attal donnera une conférence de presse mercredi. Certains paysans s'impatientent, la survie de leur exploitation est en jeu. Europe 1 s'est rendue dans une exploitation laitière à Saint-Romain-de-Popey dans le Rhône.

"On vit sur le salaire de ma femme"

Fabrice Gilardon est éleveur depuis huit ans. Depuis 18 mois, le lait bio qu'il produit se vend très mal, la faute à l'inflation et au pouvoir d'achat en berne des Français. Conséquence : le prix auquel il vend son lait a chuté tout comme ses revenus. 

Il y a 15 jours, le gouvernement a promis une aide de 50 millions d'euros pour la filière bio. Pour Fabrice, il y a urgence à recevoir cette aide. "J'aimerais en bénéficier. J'aurais besoin au minimum de 15.000 euros pour payer ce que je dois à mes fournisseurs. Pour vivre de ma production, il faudrait qu'on m'achète mon lait bio à 500 euros les 1.000 litres, 0,50 centime le litre. Aujourd'hui, on est autour des 0,42 centime le litre. Je perds de l'argent, ça fait vraiment réfléchir car j'ai quand même une famille à faire vivre... On vit sur le salaire de ma femme, on ne va pas se sentir, si la situation dure, je ne pourrai pas tenir", souffle-t-il.

"Il y a une marge qui se perd quelque part, à qui profite-t-elle ?"

Au-delà des aides, Fabrice voudrait que le gouvernement agisse pour fixer un juste prix pour le lait produit par les éleveurs. "Sur le long terme, je veux une visibilité sur un prix de vente rémunérateur. Pourquoi aujourd'hui, on nous paie le lait moins cher et on le voit plus cher en magasin ? Il y a une marge qui se perd quelque part. À qui profite-t-elle ?" Dans le viseur des éleveurs : la grande distribution.