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Colère des agriculteurs : les tracteurs sont ressortis, la colère ravivée par la peur du Mercosur

Mélina Facchin avec AFP / Crédit photo : Frederick FLORIN / AFP . 2 min

Après des blocages et des manifestations quotidiennes en 2023, les agriculteurs se mobilisent à nouveau depuis ce lundi matin dans toute la France. Le point de tension est l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur. 

Barrages filtrants, "feux de la colère"... Emmenés par les syndicats majoritaires, les agriculteurs ont manifesté lundi partout en France, en guise de prélude d'un nouveau cycle de mobilisations dirigées notamment contre un accord de libre-échange avec le Mercosur . Moins d'un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment que le compte n'y est pas. Ils ont à nouveau appelé leurs troupes à manifester, mais en ordre dispersé, à l'approche des élections professionnelles qui se tiendront en janvier.

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85 points de manifestation à travers le pays

 

Ce scrutin à distance, auquel moins d'un agriculteur sur deux a participé en 2019, détermine la gouvernance des chambres d'agriculture et le financement public dévolu aux syndicats. Lundi, premier des deux jours du sommet du G20 au Brésil , l'alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) a annoncé "85 points de manifestation" à travers le pays, mais sans aucun blocage autoroutier. Les autorités ont recensé "une quarantaine d'actions" mobilisant 2.500 personnes, selon une source policière.

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La FNSEA répète qu'elle ne veut "pas ennuyer les Français", cherchant ainsi à se démarquer de la Coordination rurale (CR, deuxième syndicat agricole), coutumière des actions coup de poing et qui a beaucoup gagné en visibilité l'hiver dernier. La CR attend la tenue de son congrès (mardi et mercredi) pour amplifier sa mobilisation. Elle promet "une révolte agricole" avec un "blocage du fret alimentaire" dès mercredi dans le Sud-Ouest si elle n'obtient pas de réponse à ses demandes (baisse des charges sociales, fiscales et du coût du carburant agricole, notamment).

"Si notre gouvernement nous soutient, c'est une bonne chose"

Lundi soir, au cours d'actions FNSEA-JA, des "feux de la colère" ont été allumés. À Châlons-en-Champagne, il s'agissait de 12 feux (pour représenter les 12 étoiles du drapeau de l'UE) confinés dans des bidons, semblables à des braseros, devant la préfecture. Certains agriculteurs s'apprêtaient à passer la nuit sur place. "Si notre gouvernement nous soutient, c'est une bonne chose. Malheureusement, il y a d'autres pays qui ne voient pas les choses comme cela", a déclaré un agriculteur au micro d'Europe 1.

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En effet, l'Allemagne est bien déterminée à signer l'accord d'ici à la fin de l'année. Jean-Marc, un agriculteur présent à Châlons-en-Champagne, espère que la France et l'Italie seront assez puissantes pour peser au sein de l'Union européenne. "De l'autre côté du Rhin, les hommes politiques allemands n'ont pas l'air d'être en phase avec Emmanuel Macron. C'est bien dommage parce qu'on va être tributaires des uns et des autres", a rapporté un autre agriculture. Même s'il est mince, l'espoir est toujours présent de voir d'autres pays rejoindre la France et l'Italie pour faire échouer la signature du traité.