Climat : faute de "soutien", les membres de la Convention citoyenne montent au créneau

Des membres de la Convention citoyenne sur le climat, avant une rencontre avec le président français au Palais de l'Élysée, le 29 juin 2020, à Paris.
Des membres de la Convention citoyenne sur le climat, avant une rencontre avec le président français au Palais de l'Élysée, le 29 juin 2020, à Paris. © Ludovic MARIN / AFP
  • Copié
Claudia Bertram, édité par Tiffany Fillon
Moins de deux semaines après une réunion de travail avec le Premier ministre Jean Castex et la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, les membres de la convention citoyenne pour le climat adressent une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Face aux différentes déclarations de ministres semblant enterrer une à une leurs propositions, ils demandent au président de réaffirmer son engagement. 

Les membres de la convention citoyenne ont interpellé personnellement et directement Emmanuel Macron dans une lettre ouverte, publiée en ligne lundi soir. Fin juin, le président s'était engagé à reprendre 146 de leurs 149 propositions propositions visant à réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France. Mais depuis, l'exécutif semble prendre ses distances. Après des déclarations de certains ministres contre leurs propositions, certains de ces citoyens s'inquiètent. 

"On a un certain nombre de petites phrases qui sont posées régulièrement qui, au fur et à mesure, apportent soit des jokers soit amenuisent nos mesures soit détricotent certains de nos travaux, que ce soit pour la publicité ou que ce concernant la TVA sur le train, le poids des véhicules, l'aérien, le moratoire sur la 5G", pointe Sylvain Burquier, l'un des 150 membres de la Convention climat. 

Dans cette lettre adressée à Emmanuel Macron, les membres de la convention dénoncent "l'absence d'un soutien clair et défini de l'exécutif". Ils demandent donc au président de réaffirmer son engagement. 

"Des prises de position contradictoires"

"On appelle le président à réaffirmer une sorte de cap", affirme de son côté Amandine Roggeman. Elle espère qu'Emmanuel Macron leur dira "que peut-être son ambition a changé ou passera par d'autres modalités" ou bien qu'il vise la neutralité carbone. Amandine Roggeman attend ainsi un "discours de sa part parce qu'aujourd'hui, il y a des prises de position contradictoires qui ne sont pas lisibles". 

La semaine dernière, le président a lui même évoqué la possibilité de reporter certaines mesures, notamment sur la taxation de l'aérien, en raison de la crise. Un ministre l'assure : "On est contre toute hausse d'impôts".