Clichy : manifestation de fidèles musulmans contre la fermeture d'une mosquée en centre-ville

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avec AFP , modifié à
A l'échéance du bail, le nouveau maire LR Rémi Muzeau, élu en 2015, a décidé de transformer le lieu en médiathèque. 

Jusqu'à 800 personnes selon la police, plus de 1.000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi devant la mairie de Clichy (Hauts-de-Seine) contre la fermeture d'un lieu de culte musulman en centre-ville que la municipalité souhaite remplacer par une médiathèque. La manifestation, qui s'est déroulée "dans le calme" selon la source policière, était organisée par l'Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC).

"On demande un lieu digne". "On n'est pas contre le maire, on n'est pas contre la médiathèque, on demande seulement un lieu digne pour les 20.000 musulmans de Clichy", a expliqué à l'AFP Hamid Kazed, président de l'UAMC. Cette salle polyvalente, située rue Estienne-d'Orves, en plein centre-ville, avait été réaménagée en lieu cultuel par le précédent maire PS Gilles Catoire en 2013 et avait été louée sous un "bail précaire" à l'UAMC, qui comptait ensuite "négocier pour acheter", selon son président.

A l'échéance du bail, le nouveau maire LR Rémi Muzeau, élu en 2015, a décidé de transformer le lieu en médiathèque, tout en proposant un nouveau lieu de prière, mais qui ne convient pas à l'UAMC. "La salle fait 350m2. Ce n'est pas assez pour les 3.000 fidèles réguliers d'Estienne-d'Orves", a commenté Hamid Kazed. Sollicité, le maire de Clichy n'était pas joignable dans l'immédiat. Contacté par l'AFP lors d'une précédente manifestation en mai, M. Muzeau avait souligné que le lieu, doté d'un parking et desservi par des transports publics, était d'une capacité suffisante.

Le Conseil d'Etat a confirmé la décision. Début novembre, le Conseil d'État a décidé de ne pas annuler la décision d'expulsion prononcée en référé le 10 août par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, ouvrant la voie à une libération prochaine des lieux, toujours occupés par l'UAMC. "Une procédure au fond est toujours à l'instruction depuis avril au tribunal administratif de Cergy-Pontoise", a indiqué à l'AFP l'avocat de l'UAMC, Moundji Maoui, qui compte également "faire valoir les arguments" de l'association lors d'une nouvelle audience le 8 décembre, toujours à Cergy-Pontoise.