Les sangliers causent 80 millions d'euros de dégâts chaque année, selon les fédérations de chasse. 3:35
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Gauthier Delomez
En Picardie, une jeune entreprise a mis au point une clôture connectée anti-sangliers pour lutter contre les dégâts causés par l'animal. Les fédérations de chasse estiment ces ravages à 80 millions d'euros par an, qu'elles doivent ensuite débourser. Les exploitations agricoles sont très souvent touchées par les passages de ces animaux.
INTERVIEW

Ils ne sont pas vraiment les bienvenus dans les exploitations agricoles. Selon les fédérations de chasse, les sangliers sont responsables de lourds dégâts chiffrés à hauteur de 80 millions d'euros par an pour tout le territoire. Une somme importante qui incombe à ces fédérations. Voilà pourquoi une jeune entreprise picarde, implantée dans un département truffé de gibiers, a mis au point une clôture connectée anti-sangliers. Une solution attendue par les chasseurs, comme le relève Jean-Marc Chevauché, rédacteur en chef du Courrier picard.

"Un sanglier qui a envie de passer foncera tête baissée"

La Picardie possède énormément de gibiers, avec ses grandes forêts dans l'Oise ou dans l'Aisne notamment, qui se déplacent sur les exploitations. "Des dégâts colossaux sont générés par le passage des sangliers. Tous les ruraux le savent : un sanglier qui a envie de passer quelque part, il foncera tête baissée", explique le journaliste sur Europe 1. "Évidemment, le sanglier détruit les cultures des agriculteurs", ajoute-t-il.

Le coût abyssal de ces destructions, estimé par les fédérations de chasse à 80 millions d'euros par an, incombe à ces fédérations partout en France. C'est pourquoi "les chasseurs, avec le droit de chasser, ont aussi le devoir d'entretenir la faune sur le territoire", souligne-t-il. "Si le gibier commet des dégâts, c'est de la responsabilité des fédérations de chasse", poursuit le rédacteur en chef, qui insiste sur l'exaspération des chasseurs.

Surveiller à distance le moindre passage

La pose de clôtures existe déjà en France, mais l'innovation de l'entreprise picarde promet de renforcer la "défense des parcelles" des agriculteurs. "Cette nouvelle clôture est rapide et facile à installer", affirme Jean-Marc Chevauché. "Elle est connectée, c'est-à-dire que le courant qu'elle consomme dure le temps d'un cycle végétatif, soit une saison de culture, ce qui permet aux agriculteurs de ne pas l'entretenir en permanence. Et puis, elle leur permet de surveiller à distance la moindre chose qui arrive sur leur culture", énonce-t-il.

Les fédérations de chasse espèrent voir dans cette innovation un moyen de réduire les dégâts provoqués par le sanglier dans les exploitations agricoles.