François Boulo 1280 0:50
  • Copié
Margaux Lannuzel
François Boulo, avocat, est l'un des porte-paroles des "gilets jaunes". Sur Europe 1, il explique pourquoi le "grand débat national" n'a pas calmé la contestation. 
INTERVIEW

Pour la dix-huitième semaine consécutive, les "gilets jaunes" seront dans les rues, samedi. Malgré la tenue du "grand débat national", qui s'est achevé vendredi, les manifestants appellent à converger vers la capitale. L'un de leurs porte-paroles, l'avocat François Boulo, explique cette poursuite de la mobilisation au micro de Bernard Poirette. 

 

"Plutôt les retraités et la classe moyenne supérieure". "C'est juste de la fumée, c'est une évidence", estime le porte-parole à propos du "grand débat". "Ceux qui ont participé à ce grand débat sont plutôt les retraités et la classe moyenne supérieure, c'est-à-dire l'électorat de Macron alors que de ce que nous avions compris, le grand débat national avait vocation à répondre à la crise des gilets jaunes."

"Ce grand débat national est un flop, le nombre de contributions est un flop (1,4 million déposées en ligne, ndlr). Moi j'ai fait un sondage sur ma page Facebook sur un projet de charte commune des gilets jaunes, j'ai eu 90.000 votes alors que je n'ai pas les moyens de l'Etat, je ne suis pas passé en boucle sur les chaînes d'info en continu pendant sept ou huit heures."

"Emmanuel Macron se comporte en mode bulldozer". Pour François Boulo, Emmanuel Macron doit donc "changer de cap", notamment en raison des circonstances de son élection au deuxième tour de l'élection présidentielle, face au Front national. "Jacques Chirac (également élu au second tour face au FN, ndlr) n'avait jamais considéré qu'il avait un soutien idéologique et avait été très prudent dans sa politique", estime le porte-parole. "Emmanuel Macron fait tout le contraire, il se comporte en mode bulldozer et voilà pourquoi nous en arrivons à cette crise politique majeure."