Prix carburants essence 1:27
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Margaux Fodéré / Crédits photo : Frederic Scheiber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Pointés du doigt par le président de la République, les industriels agroalimentaires défendent des niveaux de marge beaucoup plus bas que les estimations de l’INSEE. Les raffineries aussi expliquent leurs résultats. Y-a-t-il des abus ? Europe 1 démêle le vrai du faux.

Pour protéger le pouvoir d’achat des Français, Emmanuel Macron veut partir à la chasse aux marges abusives, à la pompe, mais aussi en grandes surfaces. Pour cela, il souhaite un accord de modération des marges dans l’agroalimentaire, et du carburant à prix coûtant. Pourtant, l’exécutif pourrait bien être déçu en pensant trouver martingale.

Un effet rattrapage dans les raffineries

Il est vrai que du côté des raffineurs, la marge brute remonte ces derniers mois. En août, elle a atteint 122 euros par tonne, selon l’Union française des industries pétrolières. Mais c’est un effet de rattrapage. "Cette amélioration nous sert à compenser ce qu’a connu le raffinage, notamment dans les quinze mois qui ont suivi les déconfinements, d’après Covid", explique le président de l’Union française des industries pétrolières Olivier Gantois.

Des chiffres contestés dans l’agroalimentaire

Pour les industriels agroalimentaires, l’INSEE calcule des niveaux de marge largement supérieurs à 40%, des chiffres qui sont contestés par les fédérations du secteur qui avancent des niveaux proches de 5%. Selon Yves Puget, directeur de la rédaction de LSA, magazine spécialisé, les industriels n’ont de toute façon pas intérêt à pratiquer des marges abusives

"Il y a forcément des industriels et des distributeurs qui en ont profité. Mais c’est un jeu extrêmement dangereux. Avec une inflation sur deux ans sur l’alimentaire qui est un peu au-dessus de 20%, l’industriel qui aurait abusé avec des surmarges, comme on dit aujourd’hui, se dépositionne lui-même du marché, ce qui signifie que ses concurrents seront moins chers", rapporte Yves Puget. 

Selon les informations d’Europe 1, les fédérations d’industriels, reçues lundi à Bercy, ont demandé de nouvelles estimations des marges avant d’imaginer la fameuse modération demandée par le président de la République.