Permis 2:43
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Raphaël Benabdelmounene//Crédits photo : Philippe Turpin / Photononstop / Photononstop via AFP
C'était une promesse du nouvel an : depuis quelques heures, les adolescents de 17 ans peuvent prendre la route seul, après l'obtention de leur permis de conduire. Jusqu'à présent, les jeunes pouvaient passer le permis à 17 ans, mais ne prendre le volant qu'à 18 ans. Objectif : favoriser l'autonomie, notamment à la campagne. 

C'est une des nouveautés de l'année 2024. Dès ce 1er janvier, les adolescents pourront conduire dès 17 ans, sans présence d'un adulte. Jusqu'à présent, les jeunes français pouvaient passer l'examen à 17 ans, mais devaient attendre leur majorité pour pouvoir prendre le volant seul. 

À Ezy-sur-Eure, en Normandie, la nouvelle est plutôt bien accueillie par les parents et leurs enfants. À 17 ans, Loïc est apprenti en plomberie chauffage. Et quand il a appris qu'il pourrait conduire seul dès cette année, il n'a pas hésité à entreprendre les démarches pour passer son permis. 

"Quand j'ai appris la nouvelle, je me suis inscrit au code"

"Ça m'a intéressé direct", s'exclame-t-il au micro d'Europe 1. "Quand j'ai appris la nouvelle, je me suis inscrit au code. J'ai tout passé assez rapidement. Donc, plus je peux l'avoir tôt, plus ça m'arrange", poursuit le jeune homme. 

Pour la mère de Louis, la délivrance du permis de conduire à 17 ans plutôt qu'à 18 ans marque un tournant pour elle. "Quand je ne suis pas là, ce serait plus qu'utile pour mon fils de 17 ans", explique-t-elle, ajoutant qu'elle doit régulièrement s'absenter plusieurs jours de la maison pour son travail d'hôtesse de l'air. "À la campagne, il n'y a pas de transports en commun. Donc, l'intérêt, c'est que les enfants puissent se débrouiller un peu plus, être un peu plus autonomes", ajoute-t-elle. 

Une population plus à risque sur la route ?

Mais attention à la maturité des jeunes, souligne Stéphane Guyot, monitrice au centre de formation Blanchard à Dreux. "Ce n'est pas forcément dans la conduite, mais c'est dans le comportement, dans les réactions et dans le fait qu'on vit des choses différentes à 17 ans", qu'ils peuvent devenir des dangers pour eux et pour les autres, explique-t-elle. "On sait très bien que les jeunes de 18-24 ans, c'est la catégorie qui est la plus impliquée dans les accidents de la route. Moi, personnellement, j'ai plus que des doutes", ajoute-t-elle. 

Certains détails autour de cette mesure restent néanmoins assez flous, notamment sur la responsabilité en cas d’accident d’un conducteur mineur.