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Melina Facchin (avec Caroline Baudry), édité par Ugo Pascolo , modifié à
À quelques heures des annonces de Gabriel Attal, la colère des agriculteurs ne cesse de s'étendre. Si les manifestants vont écouter très attentivement le Premier ministre, notamment sur les taxes et la simplification administrative, le scepticisme est aussi de mise sur les points de blocage.

"Il faut que le gouvernement prenne des mesures, qu'il arrête de parler, qu'il agisse." Vendredi, à quelques heures des annonces du Premier ministre Gabriel Attal pour mettre fin à la colère des agriculteurs qui ne cesse de s'étendre à travers le pays, les manifestants attendent du concret, des annonces claires. "Ce qui pourrait faire arrêter le mouvement, c'est un meilleur prix de vente, l'application stricte de la loi Egalim : on ne doit pas vendre nos produits à perte", avance un agriculteur, sur ce point de blocage à la sortie de Strasbourg, sur l'A35.

"Agir sur les taxes"

"Déjà pour commencer, il faut [agir sur] les taxes sur le gaz, l'électricité, les charges", enchérit un autre manifestant. "Il faut absolument simplifier au niveau de la paperasse", avance encore un autre, avant qu'un agriculteur un peu plus loin pointe que le gouvernement devrait légiférer sur les jachères, qui représentent "4% de [nos] terres labourables". Reste que malgré tout, "ça ne réglera rien", selon eux. 

Car c'est le scepticisme qui domine et beaucoup n'attendent pas grand-chose des annonces de Gabriel Attal. "Je ne pense pas qu'il fera des annonces qui calmeront le jeu. On est quand même dans un système mondialisé, on a un système qui est dirigé par l'Europe", rappelle un manifestant. "Je ne vois pas comment maintenant, d'un coup de baguette magique, il pourrait tout régler en une semaine", lâche une agricultrice. 

En Haute-Garonne, où le chef du gouvernement est attendu, les agriculteurs laissent poindre un léger optimisme, mais se montreront intransigeants. "C'est à lui de voir, mais il peut être le ministre qui réconcilie l'État avec ses agriculteurs. Par contre, s'il manque ne serait-ce qu'1% de nos demandes, on continuera", assure Bertrand Loup, qui fait partie du noyau dur du mouvement, avec les agriculteurs.

"Le mal est trop profond"

Dans l'est, cet autre exploitant en colère tranche : "Le mal est trop profond, pour moi vu sa méconnaissance du monde agricole, ce n'est pas demain qu'il fera arrêter le mouvement." Si les annonces du gouvernement déçoivent, les centaines d'agriculteurs qui manifestent sur l'A35 ont d'ores et déjà prévus de revenir, dès le début de semaine.