Bernard Tapie : "la mort, j'y pense puisqu'elle est probable"

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NM , modifié à
Dans un entretien au "Point", Bernard Tapie, atteint d'un cancer de l'estomac, explique qu'il "ne baisse pas les bras" malgré les "effets encore très violents" de l'opération qu'il a subi.

Plus de cinq mois après l'annonce de son cancer de l'estomac, Bernard Tapie s'est confié mercredi dans un entretien accordé au Point. En janvier, l'homme d'affaires de 74 ans a été opéré, une épreuve qui l'a considérablement affaibli. Malgré cela, l'ancien président de l'OM accepte dans l'hebdomadaire d'évoquer sans tabou sa maladie et d'aborder la question de la mort.

L'annonce du cancer, "un coup de tonnerre". "Le cancer, ça veut dire la mort", juge, lucide, Bernard Tapie. Quand son médecin, après une fibroscopie, lui annonce que "c'est pas bon et que cela ressemble quand même bien à un cancer à la fois sur l'estomac, assez important, et sur le bas de l’œsophage", c'est donc un "coup de tonnerre" car c'est une "longue maladie dont on craint l'issue", explique-t-il. La mort par conséquent, il y "pense puisqu'elle est probable". "Il n'y a même pas un an, je ne l'envisageais pas, sous aucune forme, sans même prévoir qu'un accident pouvait arriver", assure l'homme d'affaires. Mais pour autant, sa relation à la mort est "assez simple" : "lucide et décomplexée, sans crainte et sans peur". 

"Je ne baisse pas les bras". Concrètement, Bernard Tapie s'est fait enlever "l'essentiel de l'estomac et de l’œsophage". Et les effets de cette opération "sont encore très violents", raconte-t-il : "j'ai perdu énormément de poids, j'ai beaucoup de mal à me nourrir". Malgré tout, les médecins sont "relativement optimistes". "On verra bien. En tout cas, je ne baisse pas les bras, j'ai plein de projets dans la tête et, si la chimio ne me met pas KO, j'ai bien l'intention de continuer", explique, déterminé, l'ancien propriétaire de l'OM.

"Quand tu as la santé, chaque jour est une fête !" Si le cancer l'éprouve physiquement, la maladie lui a permis de changer sa vision de la vie : "quand tu as la santé et qu'autour de toi ils l'ont aussi, putain, chaque jour qui se lève, c'est une fête ! C'est une vraie fête ! Va au boulot heureux", lance l'homme d'affaires. "La vie est trop belle. Mais n'attends pas d'avoir perdu la santé pour te rendre compte qu'elle est essentielle", explique celui qui veut bien être le porte-parole "de ceux qui souffrent du cancer" mais aussi de ceux qui craignent d'avoir cette maladie. C'est pourquoi il distille ses deux conseils pour lutter contre le cancer : "bouge ton corps même quand tu n'en peux plus" et "se donner un but pour aller au-delà de la volonté" comme "aller faire ses courses". "Cela te forcera à t'habiller et à sortir", conclut-il.