Belgique : huit salariés se font implanter une puce sous la peau

Un implant de la taille d'un grain de riz présenté lors d'une conférence sur la sécurité proposé par l'entreprise Kaspersky Lab en Allemagne en 2015.
Un implant de la taille d'un grain de riz présenté lors d'une conférence sur la sécurité proposé par l'entreprise Kaspersky Lab en Allemagne en 2015. © JOHN MACDOUGALL / AFP
  • Copié
Lionel Gougelot et A.D
Cette puce d'identification par radio fréquence sert entre autres de badge. Si les dirigeants assurent ne pas contrôler leurs salariés via cette nouvelle technologie, la ligue des droits de l'homme s'insurge.

Il va y avoir deux camps : ceux que cela terrifie et ceux qui en rêvent. A Malines, près d'Anvers, en Belgique, huit salariés volontaires d'une agence spécialisée dans le marketing digital se sont fait implanter sous la peau une puce d'identification par radio fréquence (une puce RFID) d'une durée de vie de quinze ans. L'idée : remplacer les badges d'entrée. 

Ouvrir la porte, activer son ordinateur. C'est un salarié de l'entreprise qui en avait assez de perdre son badge qui a suggéré l'implantation de cette puce à ses dirigeants. Outre le fait d'ouvrir la porte, elle permet d'activer son ordinateur quad il présente sa main devant un capteur. Cette technologie offre plus de liberté de mouvement, selon l'un des dirigeants Tim Pauwels : "Ce n'est pas une méthode de contrôle, c'est une méthode de vérification, il n'y a pas de tracking dedans. On en peut pas suivre nos employés. C'est une façon de leur donner un accès plus facile à nos bureaux. Cela remplace une clé ou un mot de passe."

Entendu sur europe1 :
Ce n'est pas une méthode de contrôle, c'est une méthode de vérification, il n'y a pas de tracking dedans

"Comme un chien ou un chat". Toutefois ces puces RFID contiennent les données personnelles des salariés et suscitent l'inquiétude de la Ligue des droits de l'homme en Belgique et de son président, Alexis Deswaef : "On met une puce à un être humain comme on en mettrait à un chien ou à un chat. Ici, on va vraiment pouvoir fliquer la personne. A quoi vont servir les données collectées ?", s'interroge-t-il. La crainte est qu'un employeur utilise ces données pour contrôler les comportements, les allers et venues d'un salarié, d'où la demande d'une loi interdisant cette technologie.

Une telle puce est-elle dangereuse pour la santé ?

La réponse du docteur Gérald Kierzek, médecin d'Europe 1 :  "Je ne parlerais pas de danger, mais d'effets secondaires. C'est lié à la peau, donc on le connaît avec les implants contraceptifs, il y a un petit risque de saignement, d"hématome ou de zone douloureuse". Le docteur note néanmoins quelques cas d'infections locales ou d'intolérance à des produits de l'implant. Le retrait de la puce peut aussi être problématique : "l’organisme va faire une fibrose, va cicatriser autour de cet implant, donc parfois, il y a une localisation et un retrait difficiles."

A long terme également, le médecin souligne le manque de recul. C'est peut-être là la véritable inquiétude pour lui : "On ne connaît pas les effets biologiques d'une puce RFID sur les tissus, notamment de leurs rayonnements."