"Avoir des vraies réponses" : près de Lubrizol, les riverains s'organisent dans une association

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Théo Maneval, édité par Antoine Terrel , modifié à
Un mois après l'incendie, les riverains directs de l'usine Lubrizol vont créer une association pour mieux peser dans leurs démarches auprès des assurances et des pouvoirs publics. 

Près d'un mois après l'incendie de l'usine Lubrizol, à Rouen, les habitants restent en attente de réponses et d'aides. Alors que le Premier ministre Édouard Philippe doit se rendre sur place vendredi, les riverains directs du site, habitant la commune de Petit-Quevilly, à moins de 500 mètres, s'organisent. Très touchées psychologiquement, ces personnes vont s'unir dans une association, pour pouvoir mener ensemble des démarches auprès des assurances, des pouvoirs publics, et peut-être des actions en justice. 

Plus de 80 riverains désirent s'unir dans cette structure, comme Émilie, qui fait partie de ceux qui lancent l'association. Et un mois après l'incendie, les explosions de Lubrizol hantent encore son quotidien. "Je suis en état de choc post-traumatique, parce que j'ai vu ma dernière heure arriver", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. "Ce matin là, j'ai eu peur de mourir et surtout mes enfants. J'ai vraiment envie de partir, de vendre ma maison, de ne plus être dans cet environnement angoissant", confie celle qui a déjà fait venir un agent immobilier. 

"Les gens du quartier sont des gens relativement modestes"

Pour les habitants, cette association leur permettrait d'être plus forts, ensemble, sur tous les plans. "Nous, on a vécu l'incendie de plein fouet, devant nos fenêtres", rappelle Alexandre Feron, qui espère déposer les statuts de l'association à la fin des vacances scolaires. Une telle structure leur permettrait de mieux faire face aux importants coûts financiers qu'impliquent les démarches auprès des assurances et des pouvoirs publics. "J'ai fait chiffrer, si je voulais faire, expert judiciaire, huissier, analyse de sang, des sols, des polluants, à l'échelle de notre famille de quatre personnes, il y en a pour 3.000 euros", témoigne-t-il pour Europe 1. Or, souligne-t-il, "les gens du quartier sont des gens relativement modestes". 

Alexandre Ferron en appelle aussi directement au patron américain de Lubrizol. "Aujourd'hui, l’attente des habitants c'est d'avoir des vraies réponses, mais aussi un minimum de considération", explique-t-il, réclamant une rencontre avec Éric Schnur. "Personne n'a jamais rencontré Lubrizol".