Aulnay : des tirs de sommation à balles réelles

© FRANCOIS GUILLOT / AFP
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Caroline Politi et Pierre Decossette
Des policiers ont fait usage de leurs armes de service cette nuit lors des heurts qui ont éclaté à Aulnay-sous-Bois, en marge de la violente interpellation de Théo.

L’information ne risque pas de faire retomber la tension dans les rues de la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois. Cinq jours après la violente interpellation de Théo, grièvement blessé à l’anus, le site Taranis News rapporte que des policiers ont fait usage de leurs armes au cours de la nuit.

Selon une source proche du dossier, 17 tirs de sommation à balles réelles ont en effet été tirés aux alentours de 3 heures du matin par quatre fonctionnaires. Ces derniers affirment avoir été encerclés par une cinquantaine de personnes particulièrement vindicatives. Ils auraient d’abord fait usage de leurs flash-ball mais une fois toutes leurs munitions épuisées, ils ont tirés en l’air afin de disperser la foule. Comme il est d’usage après chaque utilisation d’arme, une enquête administrative devrait être diligentée par l'IGPN, la police des polices.

26 interpellations. Les heurts ont éclaté aux alentours de 22h30 dans la cité des 3000 où a eu lieu l’interpellation de Théo et se sont prolongés tard dans la nuit. Du mobilier urbain et cinq véhicules ont été incendiés, deux magasins et plusieurs voitures de police ont été dégradées. Vingt-six personnes ont été interpellées, certaines pour "attroupements armés". Durant le week-end, des incidents avaient déjà eu lieu avec plusieurs véhicules et poubelles incendiés. Dans la nuit de dimanche à lundi, cinq jeunes ont été placés en garde à vue, après des tirs de mortier artisanal. Ils sont soupçonnés de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique et outrages.

Dimanche, l'un des policiers a été mis en examen pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires en réunion. Les quatre policiers ont été suspendus mais la colère est toujours vive dans la ville de Seine-Saint-Denis. Cette nuit encore, un important dispositif de police doit être déployé dans la ville pour éviter une quatrième nuit de heurts. La famille du jeune garçon a lancé un appel au calme.