Atterrissage d'urgence d'un A380 : aucune alerte avant la panne moteur

L'A380 a perdu la "soufflante", une hélice de près de trois mètres de diamètres qui aspire l'air vers les compresseurs.
L'A380 a perdu la "soufflante", une hélice de près de trois mètres de diamètres qui aspire l'air vers les compresseurs. © SARAH EAMIGH / TWITTER / AFP
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Après l'incident grave survenu sur l'un des 4 moteurs d'un A380  d'Air France durant un vol Paris - Los-Angeles, les techniciens s'interrogent toujours sur la soudaineté de l'avarie.

Une rupture aussi rapide "qu'un claquement de doigt" et sans signe avant coureur. Tel est le constat des premières recherches effectuées sur l'appareil A 380 victime d'une grave panne moteur le 30 septembre dernier, indique Le Parisien, qui cite une source proche du dossier.

"Aucun paramètre anormal". Lors de ce vol Paris - Los-Angeles la fin du mois dernier, un incident se produit soudain sur l'un des 4 réacteurs de l'A380 d'Air France. 497 passagers et 24 membres d'équipage sont à bord, quand à 12.000 mètres d'altitude au dessus du Groenland, une rupture moteur intervient "sans signe précurseur sur les instruments de bord". "Il n'y a eu aucun paramètre anormal de pression ou de température avant cette rupture", précise l'informateur. L'équipage a réussi à dérouter et poser l'appareil sans dommage sur la base militaire canadienne de Goose Bay, même après la perte du moteur 4 de marque Engine Alliance (EA). L'avion s'y trouve toujours.

Perte d'une hélice. Depuis, des techniciens d'Air France, Airbus et Engine Alliance inspectent le moteur, avant tout rapatriement de l'avion a priori prévu pour "la fin du mois d'octobre." L'appareil pourrait renter avec trois moteurs en adaptant son plan de vol ou avec un nouveau moteur EA, mais dans ce cas, la compagnie attend une expertise complète. Un pilote confie que la rupture lui semble "incompréhensible", d'autant qu'elle n'a été signalée par aucun des multiples capteurs de l'appareil. "On constate que la partie dite froide du réacteur s'est détachée de la partie chaude qui assure la poussée du réacteur. Ça ne doit pas arriver !", ajoute ce pilote. De manière technique, l'A380 a perdu la "soufflante", une hélice de près de trois mètres de diamètres qui aspire l'air vers les compresseurs.

Aucune piste expliquant l'origine de cette perte (vieillissement prématuré d'une pièce, blocage de rotation de l'hélice, défaut dans le métal...) n'est pour l'instant privilégiée. L'enquête technique a été confiée au Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et à son équivalent américain.