Les verdicts sont tombés pour les différents accusés dans le cadre du procès des attentats de janvier 2015. 2:55
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Gwladys Laffitte, édité par avec AFP , modifié à
Ali Riza Polat, le principal accusé jugé au procès des attentats de janvier 2015, a été condamné mercredi à 30 ans de réclusion criminelle. Hayat Boumeddiene, la veuve d'Amédy Coulibaly et qui est toujours introuvable, a écopé de la même peine.
L'ESSENTIEL

La cour d'assises spéciale de Paris a prononcé mercredi des peines allant de quatre ans d'emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des accusés reconnus coupables pour leur rôle dans la préparation des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.

Mohamed Belhoucine, présumé mort en Syrie et qui était jugé par défaut, a été condamné à la plus lourde peine, soit la perpétuité. L'ex-compagne de Coulibaly Hayat Boumeddiene, en fuite en Syrie, et Ali Riza Polat, présenté comme le "bras droit" du tueur de l'Hyper Cacher, ont pour leur part écopé de 30 ans de réclusion. Europe 1 vous résume ce qu'il faut retenir de ce procès historique. 

Les informations à retenir : 

  • Ali Riza Polat, le "bras droit" d'Amédy Coulibaly et principal accusé présent au procès, a été condamné à 30 ans de réclusion
  • Hayat Boumeddiene, l'ex-compagne de Coulibaly, a également écopé de 30 ans de réclusion. Elle est actuellement en fuite
  • Mohamed Belhoucine, "le mentor religieux" de Coulibaly, a été condamné à la perpétuité. Il est présumé mort en Syrie
  • Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, s'est félicité sur Europe 1 de ce verdict et a constaté "une prise de conscience" 

Ali Riza Polat, le "bras droit" d'Amédy Coulibaly, va faire appel 

La cour d'assises spéciale de Paris a condamné Ali Riza Polat à 30 ans de réclusion criminelle pour "complicité" des crimes terroristes. Les cinq magistrats professionnels, qui ont assorti cette peine d'une période de sûreté des deux tiers, n'ont pas suivi les réquisitions du parquet national antiterroriste, qui avait réclamé la perpétuité à l'encontre du principal accusé présent. L'avocate d'Ali Riza Polat a annoncé dans la foulée sa volonté de faire appel de cette condamnation. 

La compagne d'Amédy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, en fuite et jugée en son absence, a elle aussi été condamnée à 30 ans de réclusion criminelle. Cette peine est conforme aux réquisitions du parquet national antiterroriste, qui avait souligné le "rôle important" dans la préparation des attentats de la jeune femme, partie en Syrie quelques jours avant les attaques

Autre grand absent de ce procès : Mohamed Belhoucine, le "mentor religieux" d'Amédy Coulibaly et présumé mort en Syrie, a lui été condamné à la perpétuité. 

De lourdes peines pour trois hommes ayant fourni "un soutien logistique déterminant" au tueur de l'Hyper Cacher 

Trois autres hommes ont écopé de 13, 18 et 20 ans de prison pour un "soutien logistique incontestable et déterminant" à Amédy Coulibaly, dont il connaissait la radicalisation et les intentions de passer à l'acte, sans toutefois en avoir les détails. Deux des accusés l'avaient rencontré en prison, où le tueur de l'Hyper Cacher était détenu pour des faits de terrorisme. 

Six autres accusés ont eux été condamnés de quatre à huit ans de prison pour soutien logistique. La qualification terroriste n'a cependant été retenue pour ces six accusés, contrairement aux réquisitions du parquet. La cour a estimé qu'"aucune conviction ou idéologie religieuse de type radicale" n'a été établie et qu'ils ne connaissaient pas la nature terroriste du projet d'Amédy Coulibaly. 

"Une prise de conscience" selon Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo

L'avocat de Charlie Hebdo Richard Malka, interrogé quelques instants après l'énoncé du verdict, a fait part de sa satisfaction. "Ce qui est le plus important c'est le message délivré par la société française au travers de sa justice. C'était le procès d'une nébuleuse de personnes plus ou moins proches des terroristes, leur ayant fourni plus ou moins d'aide. Ce que dit cette décision, c'est que sans cette nébuleuse il n'y a pas d'attentat et que toute personne qui participe à cette nébuleuse peut être sanctionnée très sévèrement", a-t-il estimé. 

"C'est la fin de quelque chose, ça a été douloureux et incandescent, mais j'espère que c'est le début d'autre chose. J'ai senti, en tout cas je l'espère, un éveil, une prise de conscience, une envie d'agir contre un danger qui tue et qui veut imposer la terreur", a poursuivi Richard Malka.