Le jeune homme serait venu devant l'établissement avec des billets de banque (photo d'illustration). 1:42
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Gwladys Laffite, édité par Gaétan Supertino , modifié à
Derniers éléments en date dans l'enquête sur l'assassinat d'un professeur à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines : le tueur serait venu vendredi devant le collège, avec des billets de banque, pour que les adolescents lui indiquent lequel des professeurs du collège était Samuel Paty.

L'enquête continue d'avancer après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'Histoire-Géographie, tué pour avoir montré des caricatures de Mahomet vendredi à Conflans-Sainte-Honorine. Derniers éléments en date : le jeune homme qui a décapité Samuel Paty serait venu vendredi devant le collège, avec des billets de banque : plusieurs centaines d'euros auraient été distribués à des élèves pour obtenir des informations.

Un élève de 15 ans en garde à vue

Au moins 300 euros, en liquide, comme récompense pour que les adolescents lui indiquent avec précision lequel des professeurs du collège était Samuel Paty. Argent qui a ensuite circulé entre plusieurs collégiens : l'un d'eux est d'ailleurs en garde à vue depuis dimanche. Il a 15 ans.

Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agirait du propre argent du terroriste. Reste à savoir s'il s'agit bien d'économies et depuis quand il avait mis cette somme de côté, donc depuis quand il avait prémédité ce mode d'action pour obtenir ses renseignements.

L'un de ses tweets transmis en juillet à la DGSI

Des questions restent aussi en suspens quant à l'activité de l'assassin sur les réseaux sociaux : quatre comptes twitter ont été ouverts depuis plusieurs mois, avec des centaines de messages de haine. Des appels à la violence par exemple, surtout sur un compte en particulier ouvert en juin, avec lequel il a revendiqué son acte vendredi en postant la photo de la tête de Samuel Paty.

Il avait aussi relayé sur son compte la vidéo du père de famille qui appelait à la mobilisation contre l'enseignant. Selon ses proches, il semblait obsédé depuis plusieurs jours par cet événement. Ces comptes Twitter sont en tout cas une mine d'informations très importante pour les enquêteurs, car ils vont les aider à répondre à cette question : depuis quand le tueur était-il radicalisé ?

En juillet, l'un de ses tweets avait même été signalé sur la plateforme du gouvernement Pharos comme contenu illicite, proche de l'apologie du terrorisme. Contenu transmis, comme le veut la procédure, à la DGSI, le renseignement intérieur. Qui n'a pas semblé être alerté par le profil de l'homme qui se cachait derrière ce compte Twitter.