Attaque du Hamas en Israël : pas de «menace terroriste» avérée en France, assure le renseignement

Des manifestations contre les lieux de culte juifs sont redoutées en France (Illustration).
Des manifestations contre les lieux de culte juifs sont redoutées en France (Illustration). © JEAN PIERRE MULLER / AFP
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avec AFP / Crédits photo : JEAN PIERRE MULLER / AFP
En parallèle de l'attaque du Hamas contre Israël, les autorités françaises sont particulièrement attentives à tout signe pouvant révéler une propagation du conflit en France, qui compte à la fois la plus forte communauté musulmane et la plus grande communauté juive d'Europe. Pour le moment, il n'y a "aucune menace de nature terroriste avérée".

Il n'y a "à ce stade aucune menace de nature terroriste avérée" sur le sol français, après l'attaque d'Israël par le Hamas samedi, mais une grande vigilance est de mise face au risque d'une action isolée contre les intérêts juifs au nom de la défense de l'islam, selon une source sécuritaire. Les autorités françaises sont particulièrement attentives à tout signe pouvant révéler une propagation du conflit dans le pays, qui compte à la fois la plus forte communauté musulmane et la plus grande communauté juive d'Europe.

Pour preuve, la réunion organisée lundi place Beauvau par Gérald Darmanin avec les représentants de la communauté juive de France, inquiets, et les services de sécurité.

"Un risque de réaction violente en protestation"

Les services de renseignement notent, selon une source sécuritaire, qu'au moment où "certains influenceurs islamistes ou tenants d'une ligne d'ultra gauche attribuent la responsabilité des événements à Israël", la riposte de ce pays avec les bombardements de la bande de Gaza est "déjà" interprétée comme une "agression contre le peuple palestinien et plus généralement contre le monde arabe".

Cela engendre, selon les services cités par cette source sécuritaire, "un risque de réaction violente en protestation", soit par le biais de manifestations contre les lieux de culte juifs (comme cela avait été le cas en juillet 2014), soit au travers d'"action individuelle d'hostilité voire de violence, en soutien aux Palestiniens".

Des mouvances extrémistes d'ultra droite "partagées"

Les services relèvent que les premiers incidents survenus depuis samedi aux abords des lieux de culte juifs témoignent de "l'état d'esprit belliqueux" d'un certain nombre de personnes. Rappelant que les intérêts juifs ont toujours été désignés "comme des cibles légitimes par les organisations terroristes islamistes", ils estiment qu'il faut "rester très attentif au risque d'une action isolée au nom de la défense de l'islam".

S'agissant des mouvances extrémistes d'ultra droite, ils observent qu'elles sont aujourd'hui "partagées entre leur haine des musulmans et, pour certains, celle des juifs". Certains membres de cette mouvance "lisent ce conflit à l'aune d'un affrontement inévitable entre l'occident et le 'monde arabe' qui veut l'abattre, et appellent à une union contre les musulmans", ce qui engendre, selon les services, "un risque de passage à l'acte contre la communauté musulmane".

D'autres, au contraire, poursuivent-ils, "se félicitent de l'action du Hamas contre le 'peuple juif', leur antisémitisme prenant le dessus sur leur détestation des musulmans". Là aussi, cela engendre "un risque de passage à l'acte violent à l'égard de sites juifs". Dans cette situation mouvante, les services ont renforcé "fortement" leur vigilance. Lundi, le ministre de l'Intérieur a fait état d'une vingtaine "d'actes antisémites" et de "dix personnes interpellées" depuis samedi.