Attaque du Hamas : ce qu'il faut retenir au quatrième jour du conflit

TEL AVIV
Au quatrième jour après l'attaque du Hamas contre Israël, le bilan provisoire est toujours de plus de 1.600 morts donc 900 victimes israéliennes. © YAHEL GAZIT / MIDDLE EAST IMAGES / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : YAHEL GAZIT / MIDDLE EAST IMAGES / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP , modifié à
Au quatrième jour après l'attaque du Hamas contre Israël, le bilan provisoire est toujours de plus de 1.600 morts dont 900 victimes israéliennes, et huit Français selon un bilan du Quai d'Orsay rendu public mardi soir. Environ 1.500 corps de terroristes du Hamas ont en outre été retrouvés en Israël. Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Israël a annoncé mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza, placée en état de siège, après quatre jours d'une guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a déjà fait plus de 3.000 morts. "Ce n'est que le début, nous allons vaincre (le Hamas) avec de la force, énormément de force", a promis lundi soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Les principales informations :

  • Huit français ont été tués lors de l'attaque du Hamas, annonce dans un nouveau bilan le Quai d'Orsay
  • Plus de 187.500 déplacés dans la bande de Gaza depuis samedi selon l'ONU
  • L'OMS demande un corridor humanitaire vers Gaza
  • "Environ 1.500 corps" de terroristes du Hamas ont été retrouvés en Israël, selon l'armée du pays
  • L'armée israélienne affirme avoir "repris plus ou moins le contrôle" à la frontière de Gaza

L'UE menace Musk de sanctions pour diffusion de "contenus illégaux"

La Commission européenne a menacé mardi le réseau social X (ex-Twitter) de sanctions, sommant son patron Elon Musk de rendre des comptes sous 24 heures sur la circulation de fausses informations et d'images violentes liées au conflit en Israël.

"À la suite des attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël, nous disposons d'indications selon lesquelles votre plateforme est utilisée pour diffuser des contenus illégaux et de la désinformation dans l'UE", a écrit le commissaire au Numérique, Thierry Breton, à Elon Musk, dans une lettre consultée par l'AFP.

Le chef de la diplomatie tchèque s'est rendu en Israël après l'attaque du Hamas

Le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavsky a annoncé qu'il s'était rendu mardi en Israël, affirmant qu'il avait été le premier responsable politique étranger à l'avoir fait depuis l'attaque du Hamas contre Israël. 

"Je voulais que cette visite confirme que la République tchèque soutient pleinement Israël", a déclaré le ministre dans un communiqué.  "Israël est l'un des nôtres, les attaques et les enlèvements perpétrés par des Palestiniens radicaux sont une attaque contre nous tous", a-t-il ajouté. 

Poutine dit son "inquiétude" à Erdogan face à l'"augmentation catastrophique" de victimes civiles

Le président russe Vladimir Poutine a dit mardi son "inquiétude" à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan face à l'"augmentation catastrophique" de victimes civiles en Israël et dans la bande de Gaza, après quatre jours d'une guerre déclenchée par les attaques du Hamas qui a déjà fait des milliers de morts.

"L'accent a été mis sur la forte aggravation de la situation dans la zone de conflit israélo-palestinienne. Une profonde inquiétude a été exprimée quant à l'escalade continue de la violence et à l'augmentation catastrophique du nombre de victimes civiles", a indiqué le Kremlin dans un communiqué à l'issue d'un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.

"Trop tôt" pour des négociations sur les prisonniers, selon le Qatar

Il est "trop tôt" pour discuter d'un éventuel échange de prisonniers entre Israël et le Hamas, a affirmé mardi le Qatar, au quatrième jour de la guerre déclenchée par une offensive du mouvement islamiste palestinien. Le pays du Golfe a déjà servi dans le passé de médiateur entre Israël et le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007.

Interrogé sur d'éventuels pourparlers sur les prisonniers, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a répondu qu'il était encore "trop tôt". "A l'heure actuelle, il est très difficile de dire qu'une partie peut se lancer dans une médiation. Je pense que nous avons besoin de voir l'évolution de la situation sur le terrain", a-t-il déclaré aux journalistes.

Le chef de la diplomatie américaine se rendra en Israël "dans les prochains jours"

Le chef de la diplomatie américaine se rendra en Israël "dans les prochains jours"

Les États-Unis prêts à déployer des "ressources supplémentaires" pour soutenir Israël

Le président américain Joe Biden s'est dit prêt mardi à déployer des "ressources supplémentaires" pour soutenir Israël après l'attaque meurtrière du Hamas.  "Les États-Unis ont également renforcé (leur) présence militaire dans la région pour renforcer (leur) effort de dissuasion", a-t-il déclaré à la Maison-Blanche. "Nous sommes prêts à déployer des ressources supplémentaires si nécessaire".

Au moins 14 Américains tués dans l'attaque du Hamas, des Américains otages

Joe Biden a indiqué mardi qu'au moins 14 Américains avaient été tués dans l'attaque du Hamas en Israël et confirmé que des Américains figuraient parmi les otages du groupe islamiste palestinien. "Au moins 14 citoyens américains ont été tués" et "nous savons désormais que des citoyens américains font partie de ceux qui sont détenus par le Hamas", a déclaré le président américain. Le précédent bilan s'établissait à au moins 11 morts américains, selon Washington qui jugeait jusque-là "probable" que des Américains aient été pris en otage.

Les attaques du Hamas représentent le "mal à l'état pur" selon Biden

Le président américain Joe Biden a qualifié mardi les attaques du Hamas palestinien contre Israël de "mal à l'état pur", faisant état de nouvelles "bouleversantes" de "bébés tués, de familles entières massacrées". "A cette heure, nous nous devons être absolument clairs. Nous nous tenons aux côtés d'Israël", a déclaré Joe Biden, lors d'un discours à la Maison-Blanche.

Huit Français tués, 20 disparus selon un nouveau bilan 

Le bilan des Français victimes des attaques en Israël est désormais de huit morts et 20 disparus dont certains "ont très probablement été enlevés", a annoncé mardi la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, prévenant que ce bilan risquait de s'alourdir. "J'ai (...) la grande tristesse de devoir vous informer qu'à cette heure, nous déplorons le décès de huit compatriotes dans ces attaques terroristes et nous sommes sans nouvelles de 20 disparus" dont au moins un enfant, a-t-elle indiqué.

La ministre a aussi annoncé "la mise en place d'un vol spécial par Air France ce jeudi" pour rapatrier des Français qui n'ont pas pu rentrer.

Israël impose un siège total à la bande de Gaza

L'offensive massive lancée samedi par le Hamas contre Israël a suscité de multiples condamnations internationales ainsi que des inquiétudes croissantes face à l'éventualité de nouveaux fronts dans la région et à celle, de plus en plus vraisemblable, d'un assaut terrestre sur Gaza. Israël, qui a annoncé l'évacuation des zones frontalières, a imposé un "siège total" à la bande de Gaza et ordonné la "coupure immédiate" de l'approvisionnement en eau de l'enclave palestinienne, après les suspensions des livraisons d'électricité et de nourriture.

Le Hamas, qui contrôle depuis 2007 ce petit territoire, menace de son côté d'exécuter des otages enlevés en Israël, environ 150 personnes dont des enfants, des femmes, ainsi que des jeunes capturés alors qu'ils participaient à un festival de musique.

Cent morts dans un kibboutz

Les terroristes du Hamas qui ont fait irruption samedi dans ce festival y ont massacré 250 personnes, et ont tué aussi "plus de 100 personnes" dans le seul kibboutz de Beeri, selon l'ONG Zaka, qui a participé à la collecte des corps. "Ils tiraient sur tout le monde", "ils ont assassiné de sang-froid des enfants, des bébés, des gens âgés, tout le monde", a témoigné Moti Bukjin, le porte-parole de l'ONG.

Samedi à l'aube, après avoir franchi la barrière frontalière qu'Israël considérait imprenable, des centaines de terroristes du Hamas s'étaient engouffrés dans des localités juives du sud du pays, allant de maison en maison, abattant des citoyens ou les enlevant pour les ramener dans la bande de Gaza.

Lors de cette offensive terrestre, aérienne et maritime d'une ampleur sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, menée en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, le Hamas a tiré des milliers de roquettes. L'attaque a provoqué la sidération en Israël où elle est comparée aux attentats 11 septembre 2001. Depuis, l'armée israélienne pilonne Gaza, une bande de terre pauvre et exiguë, enclavée le long de la Méditerranée, où s'entassent 2,3 millions d'habitants.

Plus de 900 morts côté israélien, 765 côté palestinien

Plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis samedi, dont des ressortissants d'autres pays. L'armée israélienne a annoncé en outre mardi avoir récupéré les corps de 1.500 terroristes du Hamas dans les zones voisines de Gaza. 

Du côté palestinien, 765 personnes ont été tuées et 4.000 blessées, selon les autorités locales. Quatre journalistes palestiniens ont été tués mardi par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza. Un habitant de l'enclave âgé de 70 ans, Muhammad Najib, a raconté qu'il avait fui sa maison lundi après avoir entendu un avertissement lancé par les Israéliens. De retour mardi dans son quartier, Al-Rimal, il a découvert une "scène terrifiante". "Le secteur entier était dévasté, de nombreuses maisons ont été complètement détruites", a-t-il témoigné. "Était-ce la faute des enfants et des femmes ?"

De grosses destructions à Gaza

À Gaza, une ville très densément peuplée, des images aériennes tournées par l'AFP montrent l'étendue des destructions, avec des immeubles entiers réduits à l'état de ruines. À Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, un homme désemparé portait mardi le corps drapé de blanc d'un enfant, tandis que les restes d'autres défunts étaient entassés à l'arrière d'un pick-up.

L'ONU a affirmé mardi que le siège total de la bande de Gaza était "interdit" par le droit international humanitaire, et que la guerre avait déjà déplacé plus de 187.500 personnes à l'intérieur du territoire. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé mardi l'ouverture d'un couloir humanitaire vers la bande de Gaza, autour de laquelle des dizaines de milliers de soldats israéliens ont été déployés.

"Le Hamas, c'est l'EI"

Benjamin Netanyahu a comparé le massacre à grande échelle de civils israéliens par le Hamas aux atrocités commises par le groupe Etat islamique (EI) lorsqu'il contrôlait de vastes territoires en Syrie et en Irak: "Les terroristes du Hamas ont ligoté, brûlé et exécuté des enfants (...). Ce sont des sauvages. Le Hamas, c'est l'EI". Face à l'offensive, dans un pays marqué par de profondes fractures, le Premier ministre a appelé, dans une allocution télévisée, "les dirigeants de l'opposition à former immédiatement un gouvernement d'union nationale".

Dans les grandes villes israéliennes, la vie semble s'être arrêtée. Tables et chaises restent vides dans plusieurs restaurants d'un marché de Tel-Aviv. Jérusalem "est une ville fantôme", résume Mary Bahba, une quadragénaire palestinienne.

Une offensive lancée 50 ans après la guerre israélo-arabe

L'offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines. Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette offensive majeure pour "mettre fin aux crimes de l'occupation", en référence à l'occupation israélienne des territoires palestiniens.

Israël avait retiré ses troupes et évacué les colons de la bande de Gaza en 2005 après avoir occupé ce territoire depuis 1967. Mais il a gardé le contrôle de l'espace aérien et des eaux territoriales et a imposé un blocus depuis 2007, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l'enclave.

L'armée a par ailleurs annoncé lundi avoir tué "plusieurs suspects armés" qui s'étaient infiltrés en Israël à partir du Liban. Le Hezbollah libanais, bête noire d'Israël, a affirmé lundi avoir bombardé deux casernes israéliennes. L'Union européenne et le Conseil de coopération du Golfe ont plaidé mardi pour "un soutien financier durable" aux Palestiniens, tandis que le roi de Jordanie Abdallah II a ordonné l'envoi d'aide humanitaire d'urgence à Gaza.