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Geoffrey Branger / Crédit photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
À Annecy, l'émotion reste intense, 48 heures après l'attaque au couteau qui a fait six blessés dans une aire de jeux. Outre les victimes directes, de nombreux enfants ont été témoins de la scène et un tel drame peut laisser des traces dans l'esprit des plus jeunes. Alors, comment les aider à vivre avec ce souvenir ?

Près de 48 heures après l'attaque au couteau à Annecy, qui a fait six blessés dont quatre enfants âgés de 22 mois à 3 ans, l'émotion est encore intense. Sur place vendredi, Emmanuel Macron a donné des nouvelles positives de leur état de santé. Mais qu'en est-il de leur état psychique, à eux, ainsi qu'à tous ceux qui ont assisté à l'attaque ? Des cellules psychologiques ont été mises en place, mais un tel drame pourrait forcément laisser des traces, surtout dans l'esprit des plus jeunes.

Risque de difficultés à l'âge adulte

On a souvent tendance à penser que plus on est jeune, moins on est exposé aux événements traumatiques. Ça peut être vrai dans certains cas, mais il ne faut surtout pas prendre ça à la légère. "Le traumatisme psychologique est évidemment lié à une difficulté de digérer ce qu'on voit et ça a des incidences avec des cauchemars, des troubles anxieux, des reviviscences même la journée, et qui peuvent s'installer sur une longue période", explique Stéphane Clerget, pédopsychiatre.

Un traumatisme qui peut les poursuivre plusieurs années même, et même dans leur vie d'adulte si le problème n'est pas bien géré, entraînant des complications psychiatriques ou comportementales. D'où l'importance d'être bien accompagné et d'en parler. 

"Quand on est le parent d'un enfant qui a été témoin, évidemment, on a à cœur qui nous le raconte pour qu'ils puissent s'en départir le plus possible. Ça veut dire qu'il peut prendre du recul. Il était témoin, mais il n'était pas partie prenante", reprend le pédopsychiatre.

En parler avec les plus petits

Un gros travail d'accompagnement doit donc être fait pour ces jeunes témoins, même si en tant que parent, c'est parfois compliqué d'en parler avec les plus petits. Quoi qu'il en soit, l'important, c'est de répondre à leurs questions tout en les rassurant, leur expliquer qu'ils ne sont pas menacés, que ce qu'il s'est produit est loin de chez eux et surtout que l'agresseur a été arrêté et qu'il est hors d'état de nuire.

En tout cas, il ne faut surtout pas évacuer le sujet : si un enfant pose la question, c'est qu'il a besoin d'une réponse. La balayer d'un revers de la main ne l'aidera pas.