Arrêts maladie en série, sirènes allumées : les policiers expriment leur mécontentement contre la réforme des retraites

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Guillaume Biet, édité par , modifié à
Près de 700 CRS, soit un tiers des effectifs, étaient en arrêt-maladie, mercredi, à la mi-journée. Leur objectif est d'exprimer leur mécontentement contre la future réforme des retraites présentée mercredi midi par le Premier ministre Édouard Philippe.

Les policiers aussi expriment leur mécontentement contre la réforme des retraites. Si le ministère de l'Intérieur recensait mercredi matin 457 CRS en arrêt maladie, selon nos informations, ils étaient près de 700 CRS à se faire porter pâle à la mi-journée, en déclarant aller consulter leur médecin. Ce mouvement concerne un tiers des compagnies républicaines de sécurité, soit une vingtaine d'unités sur tout le territoire.

Mobilisation doublée par rapport à jeudi

Environ 200 policiers étaient également devant le Conseil économique, social et environnemental, là où Edouard Philippe a présenté la réforme des retraites. Et à midi, les patrouilles ont eu pour consigne syndicale de mettre le "deux tons", les sirènes, dans toutes les voitures circulant à Paris. Par ailleurs, dans 25 départements, des mobilisations symboliques ont rassemblé plus de 1.500 policiers au total, deux fois plus que le 5 décembre dernier.

Par ailleurs, les principaux syndicats policiers ont assuré mardi ne voir "aucune avancée" dans le discours d'Édouard Philippe sur la réforme des retraites et menacent de "durcir" la mobilisation afin de conserver les conditions de leur régime spécifique. "Édouard Philippe n'a fait que répéter ce que nous savions déjà", a réagi le secrétaire général Unité-SGP-Police, Yves Lefebvre, critiquant un discours "plein d'imprécisions" et assurant qu'il était "hors de question" de cesser le mouvement de grogne dans la police.

"On se fout de nous"

"On se fout de nous", a déclaré le secrétaire général d'Alliance, Fabien Vanhemelryck, après le discours du Premier ministre, assurant que les policiers n'avaient encore aujourd'hui "aucune certitude". "Tant qu'on n'aura pas la certitude d'avoir une dérogation à ce système de retraite universel, (…) on continuera le rapport de forces", a-t-il ajouté, demandant comme ses collègues à être reçus par le Premier ministre.

Les syndicats estiment que le système spécifique de retraite des policiers est menacé. Actuellement, tous les policiers bénéficient d'une bonification spéciale dite "du cinquième" ou "quinquennale", qui leur offre une annuité (quatre trimestres) de cotisation tous les cinq ans. Elle est plafonnée à cinq annuités et, pour y être éligible, le fonctionnaire doit avoir exercé 27 ans. Les syndicats craignent notamment que ce régime spécial ne soit réservé, aux termes de la réforme, réservé à l'avenir uniquement aux policiers affectés à des missions dangereuses.