Après Sciences Po Paris, l'université de Strasbourg, secouée par le conflit à Gaza, tente de tuer dans l'oeuf toute manifestation

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Tatiana Geiselmann (à Strasbourg) / Crédits photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Après le blocage de Sciences Po Paris par des étudiants propalestiniens, deux syndicats appellent à poursuivre la mobilisation, partout en France. À Strasbourg, la direction de l'université tente de tuer dans l'œuf toute manifestation en faisant preuve de pédagogie.

Le blocus de Sciences Po Paris en fin de semaine dernière par des étudiants et militants de la cause palestinienne va-t-il essaimer dans les autres universités françaises ? Bien que le calme semble être revenu dans le prestigieux établissement parisien, deux syndicats appellent à poursuivre la mobilisation, partout en France, à l'image des États-Unis. Les présidents des universités tentent eux de leur côté de tempérer le mouvement. À Strasbourg, de nombreuses mesures sont mises en place pour éviter tout embrasement.

"Il y a un acharnement particulier sur Israël"

"Colon un jour, colon toujours", "mort à Israël", "Palestine vivra". Dès qu'ils apparaissent sur les murs de la faculté, Michel Deneken, président de l'université de Strasbourg, fait effacer les messages de haine envers Israël. "Il y a un acharnement particulier sur Israël. On n'a jamais dit "mort à la Chine, mort à la Russie". Les laisser, ça banalise la parole violente et c'est un cache-sexe de l'antisémitisme", affirme-t-il au micro d'Europe 1 d'où la crainte que le conflit amplifie les attaques envers les étudiants juifs. 90% d'entre eux disent déjà être victimes de blagues antisémites et un tiers cache leur appartenance religieuse par peur des répercussions.

"Notre campus n'est pas à feu et à sang"

"Nous avons mis en place une hotline où on demande aux étudiants de nous faire remonter les faits, gestes, paroles, dont ils sont soit victimes, soit témoins. Il est vrai qu'il y en a", ajoute-t-il. Pour autant, Michel Deneken tempère. "Notre campus n'est pas à feu et à sang. Beaucoup de nos étudiants ne se mobilisent pas pour cette cause-là, parce qu'ils comprennent qu'il y a une récupération politique derrière."

Une raison pour laquelle il souhaite continuer d'organiser des débats sur le sujet pour éduquer les jeunes et éviter toute instrumentalisation.