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Antoine Bienvault / Crédit photo : JULIEN DE ROSA / AFP , modifié à
La journée de vendredi a été émaillée par une mobilisation propalestinienne à Sciences Po Paris, finalement levée en accord avec la direction de l'école. Un mouvement directement inspiré de ce qu'il se passe dans les universités américaines. Mais qui inquiète aussi une partie des étudiants.

Journée sous haute tension à Sciences Po Paris ce vendredi. Des slogans anti-israéliens entonnés par des dizaines d'étudiants, drapeau palestinien en main. Un blocus finalement levé dans la soirée après un accord avec la direction. Il implique notamment de futures discussions sur un éventuel boycott des partenariats avec des écoles israéliennes. Ce mouvement propalestinien à Sciences Po Paris est directement inspiré de ce qu'il se passe de l'autre côté de l'Atlantique, aux États-Unis et notamment de la prestigieuse université de Columbia, où des militants propalestiniens ont installé des tentes et manifestent depuis plusieurs jours.

"On peut craindre que des étudiants juifs soient pris à partie"

Le mouvement déclenché à Sciences Po vendredi semble clairement s'en inspirer, comme en témoignent les chants repris en anglais par des étudiants parisiens. Une importation dangereuse pour Samuel Lejoyeux, président de l'Union des étudiants juifs de France, qui est allé confronter ces manifestants propalestiniens devant Sciences Po. "Quand on voit des gens qui empêchent des milliers d'étudiants d'étudier pour importer la violence antisémite qu'il y a eu à Columbia, on peut craindre que des étudiants juifs soient violemment pris à partie."

Et ce qui l'inquiète, au-delà des slogans, c'est l'accord accepté par la direction de Sciences Po. L'école promet notamment de suspendre les procédures disciplinaires engagées contre les manifestants. Un aveu d'échec pour Yvenn Le Coz, délégué étudiant de l'Union nationale inter-universitaire. "Malgré des propos antisémites qui ont été tenus, malgré des propos ouvertement pro Hamas, il n'y aura aucune poursuite pour ces militants pro-palestiniens. J'appelle ça se coucher. D'autant plus qu'ils vont remettre en cause des partenariats avec des universités israéliennes ou des organisations pro israéliennes, ce qui est absolument scandaleux, je dirais même que c'est se complaire avec des personnes pro Hamas."

En échange de ces concessions, Sciences Po a obtenu la promesse des étudiants de maintenir le calme jusqu'à la fin de l'année scolaire.