tir, gendarmerie crédit : THOMAS SAMSON / AFP - 1280 1:28
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Simon Ruben avec M.R.
Depuis les attentats de 2015 et encore davantage depuis celui de Nice, les Français s'intéressent aux armes à feu pour se défendre. 

Les Français cherchent de plus en plus à s'armer pour se protéger. Les inscriptions dans les clubs de tir ont augmenté de 38% en cinq ans, et on observe une hausse de 10% rien que sur l'année écoulée. Une tendance fortement accentuée par les attentats de 2015 et du 14-juillet. Mais peut-on vraiment s'armer comme on le souhaite en France ? 

De plus en plus de civils cherchent à s'armer. Sur les 20.000 nouveaux inscrits dans les clubs, il y a beaucoup de policiers, de gendarmes qui veulent s'entraîner pour mieux maîtriser leur arme. Mais de plus en plus de Français civils, inquiets depuis les attentats, envisagent de se procurer une arme. La principale association qui milite en faveur du port d'armes, l'Arpac, a reçu des centaines de demandes de renseignements depuis les attentats. "Ça a commencé avec le Bataclan et puis ça s'est accentué encore avec l'attentat de Nice. Les gens se sont aperçus qu'ils étaient parfois un peu démunis et que les citoyens devaient prendre en charge leur propre sécurité", y explique-t-on. 

Un système qui décourage la plupart des personnes intéressées. Même constat pour la Fédération française de tir. Mais son directeur général Thierry Costes précise que le système est tellement strict que la plupart des Français renoncent à acheter une arme. "Il y a beaucoup d'appels dans les fédérations de chasse, dans les clubs de tirs, pour savoir, pour dire 'Je voudrais'. Et ça, ça a été décuplé par les attentats. Mais c'est un système encadré, très encadré."

"Quand vous voulez détenir une arme, vous entrez dans une parcours du combattant. La préfecture enclenche une enquête de police ou de gendarmerie, il faut avoir passé l'examen du permis de chasser et tout ça est passé sous le filtre du ficher des interdits d'arme. Donc vous découragez très facilement celui qui voudrait juste détenir une arme pour sa sécurité."

Bientôt un fichier central des propriétaires d'armes. Malgré tout, au ministère de l'Intérieur, on prend très au sérieux cette tentation des armes à feu. Le ministère doit lancer d'ici quelques jours un service central des armes. Ce département, basé à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, emploiera 40 personnes chargé de créer un fichier national pour répertorier et tracer toutes les armes vendues en France ainsi que les noms de leurs propriétaires. Ce fichier va mutualiser les informations de toutes les préfectures et des fédérations de tir et de chasse. Trois ou quatre ans seront nécessaires pour compléter ce fichier.