Jacques Le Gall crédit : Martin Feneau / Europe 1 - 1280 2:22
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Martin Feneau, édité par Marthe Ronteix
Au lendemain de l'appel à la résistance lancé par le général de Gaulle le 18 juin 1940, Jacques Le Gall a traversé la Manche pour le rejoindre. À 98 ans, il se souvient de sa rencontre avec le charismatique général au micro d'Europe 1.

En cette date anniversaire de l'Appel du 18 juin 1940, Europe 1 s'est rendue à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, pour rencontrer Jacques Le Gall, un Breton qui a répondu à l'appel à la Résistance lancé par le général de Gaulle depuis Londres. Avec son frère Alexis, ils ont traversé la Manche le soir-même et rencontré le général quelques jours plus tard pour prendre les armes.

"J'ai dit : 'On y va.' Je n'ai pas hésité"

En juin 1940, Jacques Le Gall est étudiant en Bretagne, il a 19 ans. Le soir du 18 juin, un conseil de famille se réunit. "Notre mère nous a dit qu'elle venait d'entendre un général qui disait que la guerre n'était pas perdue, qu'il avait décidé de la continuer et qu'il demandait à tous les Français patriotes de le rejoindre pour continuer le combat", se souvient Jacques Le Gall au micro d'Europe 1. "J'ai dit : 'On y va.' Je n'ai pas hésité. Je trouvais qu'il fallait continuer et participer."

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"C'était un grand bonhomme très pale"

Dès le lendemain, le jeune homme monte à bord d'une embarcation clandestine avec son petit frère. Ils sont une vingtaine de jeunes hommes dont le plus âgé à 22 ans et le plus jeune en a 16. Après la traversée vers l'Angleterre, ils sont convoqués à Londres avec tous ceux qui ont répondu à l'appel. C'est dans un grand hall que Jacques et les autres rencontrent le général de Gaulle. "Je me rappelle comme si je le voyais encore aujourd'hui", raconte le désormais nonagénaire. "C'était un grand bonhomme très pale, on voyait qu'il était très fatigué. 'Vous êtes là pour vous battre, c'est très bien. Maintenant je vais vous dire une chose, il faut commencer tout de suite', nous a-t-il dit."

"Il faut qu'on puisse dire que la France n'a jamais arrêté le combat" 

Le jour-même, Jacques Le Gall s'engage dans la première division française libre qui participera notamment à la libération de Toulon et de Lyon. Sur les 21 jeunes gens qui avaient embarqué avec Jacques, six sont morts au combat.

Pendant ces années de guerre, ils ont gardé en mémoire une phrase que leur a dite le général : "Il faut qu'on puisse dire que la France n'a jamais arrêté le combat." Il l'a prononcera à nouveau cinq ans plus tard, à la fin de la guerre, pour exiger que la France soit admise à la table des vainqueurs.