Appel de personnalités pour faire de la protection de l'enfance une "grande cause nationale"

Les signataires de la pétition proposent notamment que soit crée dans chaque département des unités spécialisées pour recueillir la parole des enfants maltraités. (Image d'illustration)
Les signataires de la pétition proposent notamment que soit crée dans chaque département des unités spécialisées pour recueillir la parole des enfants maltraités. (Image d'illustration) © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP
Plusieurs personnalités réclament dans une pétition, publiée par Le Journal du Dimanche et adressée à Emmanuel Macron, que la législation sur la protection de l'enfance soit amendée.

Des personnalités de tous horizons signent dimanche dans Le Journal du Dimanche une pétition adressée au président de la République et assortie de propositions pour faire de la protection de l'enfance une "grande cause nationale". Les signataires rappellent qu'en France, "chaque semaine, deux enfants meurent sous les coups et les tortures" et "73.000 cas de violences sur mineurs sont identifiés par les forces de police chaque année, soit 200 par jour".

Un dispositif juridique jugé "lacunaire". En France, poursuit le texte, "7.000 viols de mineurs sont officiellement recensés chaque année, soit presque 20 par jour" et "la moitié des victimes de viols et d'agressions sexuelles ont moins de 12 ans. Seulement 2% des cas donnent lieu à une condamnation". Or, estiment les signataires de la pétition, "la loi dite ' Schiappa ' sur les violences sexuelles, votée le 31 juillet dernier, n'y changera rien". "Face aux lacunes de notre dispositif de protection de l'enfance, face à l'indifférence des pouvoirs publics vis-à-vis de ces drames", ils proposent 19 mesures.

Reformer la définition du viol sur mineur. Parmi elles, "rendre obligatoire l'enregistrement vidéo de l'audition de l'enfant victime et son visionnage lors de la procédure pénale, sous peine de nullité" ou encore "créer dans chaque département des unités spécialisées pour recueillir la parole de l'enfant", et "mettre immédiatement à l'abri l'enfant lorsqu'une maltraitance est suspectée". Le texte réclame en outre que la définition du viol sur mineur soit réformée dans la loi Schiappa, "pour un interdit plus systématique".

Un meilleur encadrement des "parcours chaotiques". D'autres propositions concernent le "parcours chaotique des enfants protégés", afin notamment de "permettre le droit à une deuxième famille, en adaptant le statut juridique de l'enfant et en favorisant l'adoption simple". Enfin, une série de propositions concerne un meilleur suivi sanitaire des enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance et la poursuite de leur prise en charge après leur majorité.

Des signatures célèbres. Le texte demande au président de la République "de mobiliser toutes les institutions de l'État pour lutter contre la maltraitance des enfants", dont la protection doit être "une grande cause nationale". Parmi les premiers signataires, des représentants d'association d'aide à l'enfance ou de lutte contre l'inceste, mais aussi les philosophes Sylviane Agacinski ou Élisabeth Badinter, les animateurs Nagui et Flavie Flament, l'humoriste Florence Foresti, les acteurs Bruno Solo ou Anny Duperey, ou encore le footballeur Adil Rami.