Amiante à l'école : des enseignants et parents d'élèves portent plainte contre X

Les enseignants craignent que les salles de cours ne soient contaminées par des poussières d'amiante.
Les enseignants craignent que les salles de cours ne soient contaminées par des poussières d'amiante. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP
Des professeurs et parents d'élèves du lycée Georges-Brassens de Villeneuve-le-roi, dans le Val-de-Marne, ont déposé plainte contre X pour "des faits d'exposition à l'amiante dans le cadre d'un établissement scolaire".

Ils dénoncent depuis des mois la présence d'amiante dans leur établissement : des professeurs et parents d'élèves du lycée Georges-Brassens de Villeneuve-le-roi dans le Val-de-Marne ont déposé plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocat. 

"La plainte a été déposée le 14 mars au tribunal de Créteil pour des faits d'exposition à l'amiante dans le cadre d'un établissement scolaire", a précisé Me Philippe de Castro. L'association nationale des victimes de l'amiante (Andeva) s'est également associée au dépôt de plainte.

La crainte que les classes soient contaminées par des poussières d'amiante

Début octobre, ces enseignants avaient fait valoir leur droit de retrait durant une quinzaine de jours car ils craignaient que les salles de cours ne soient contaminées par des poussières d'amiante après un incendie survenu fin septembre, qui a touché une partie du bâtiment. Des soupçons en partie nourris par le passif de cet établissement. Fin 2017, les enseignants avaient déjà fait valoir leur droit de retrait après la découverte d'un morceau de faux plafond amianté qui était tombé sur le sol d'une classe.

Des analyses commandées par la région Île-de-France à la rentrée 2018 ont montré qu'il n'y avait pas d'amiante mais les enseignants sont persuadés qu'il y en a dans les faux plafonds du bâtiment.

"On espère que notre démarche fera jurisprudence"

"Pour nous, ce dépôt de plainte est la suite logique du droit de retrait. On espère que notre démarche fera jurisprudence car l'amiante à l'école est aujourd'hui un problème passé sous silence", explique Cyril Verlingue qui enseigne le français à Brassens. A ce jour, les cours n'ont plus lieu dans l'établissement, qui fait l'objet de travaux de réhabilitation, mais dans des préfabriqués situés quelques mètres plus loin.

L'interdiction de l'amiante, fibre cancérogène, date de 1997 en France mais la grande majorité des établissements scolaires ont au moins un bâtiment construit avant cette date. "C'est une responsabilité des collectivités locales, la responsabilités des bâtiments. Mais nous ne sommes pas indifférents au sujet. Il y a une coopération entre les collectivités et l'Etat", a déclaré le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer mercredi sur CNews. Selon les autorités sanitaires, l'amiante pourrait provoquer jusqu'à 100.000 décès d'ici à 2025, les maladies pouvant survenir jusqu'à 40 ans après l'exposition.