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Guillaume Perrodeau , modifié à
Chez Olivier Delacroix, Alice raconte son quotidien de travailleuse dans le domaine social face à des personnes en difficulté. Une situation pas toujours simple à gérer.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Pendant longtemps, Alice a travaillé avec des gens en situation de handicap. Elle accueillait ces personnes et les accompagnait dans leur processus de reconversion professionnelle. Un travail qui demandait beaucoup d'investissement personnel, comme elle l'explique à Olivier Delacroix sur Europe 1.

 

>> De 15h à 16h, partagez vos expériences de vie avec Olivier Delacroix sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

"J’accueillais ces personnes qui étaient dans une phase de reconversion professionnelle, suite à un licenciement pour incapacité au travail ou dans l'objectif de faire une reconversion. Elle traversait une difficulté de santé qui ne leur permettait plus de travailler dans leur métier initial. Mon travail demandait beaucoup d'accompagnement, d'empathie et d'énergie.

"C'est un travail qui ne finit jamais"

Je n'arrivais jamais à laisser de côté mon métier en rentrant chez moi. Même avant ce poste, j'ai travaillé pendant longtemps dans une mission locale, auprès de jeunes en difficulté. Depuis que je travaille dans le social, j'ai toujours l'impression de ramener les gens avec moi, à mon domicile : c'est un travail qui ne finit jamais. Il arrive même parfois que l'on travaille à la maison, car c'est un métier tellement fastidieux que l'on essaie toujours de s'avancer. C'est quelque chose qui ne vous lâche pas.

Quand on traverse des choses personnelles, un peu difficile dans sa vie, et qu'on reçoit des personnes qui ont des problèmes un peu similaires, cela peut faire écho en vous et rendre le travail un peu plus compliqué. Ensuite, il y a des phases où cela va mieux, où on arrive à faire le point, prendre du recul, se protéger, mais ce n'est pas toujours simple.

"Il ne faut pas étouffer ses émotions"

Pour se protéger, on trouve ses propres solutions, car on n'est pas forcément accompagné comme il faut dans son travail. Alors des fois, on se rend chez un psychologue, on va faire du yoga, on discute avec d'autres collègues. On essaye de faire du 'bricolage' car on n'a pas les outils qu'il faut sur son lieu de travail. On avance comme on peut.

Cacher ses émotions et les réprimer ? J'ai eu des gros soucis de santé à cause de ça, parce que cela joue sur le stress et la partie mentale est affectée. Je pense qu'il ne faut pas étouffer ses émotions. Elles sont un vecteur de communication et elles viennent nous révéler des choses, notamment sur nous-mêmes. C'est pour ça que je regrette particulièrement de ne pas avoir eu de psychologue sur le lieu de travail, pour pouvoir déposer mes ressentis quelque part, plutôt que de le garder et de le vivre mal."