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Alice a travaillé pendant plusieurs mois avec une collègue qui n’arrêtait pas de se plaindre. Vendredi, au micro d’Eve Roger sur Europe 1, elle raconte comment le travail à son contact a fini par l’impacter jusque dans sa vie personnelle.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Alice, 26 ans, a travaillé pendant des mois avec une collègue qui n’arrêtait pas de se plaindre. Aucun sujet ne trouvait grâce aux yeux de cette femme : le physique des autres collaborateurs, sa propre famille… Vendredi, au micro d'Eve Roger sur Europe 1, elle raconte comment cette collègue envahissante l’a impactée jusque dans sa vie personnelle, au point de demander l’intervention de sa hiérarchie.

"Aucun sujet n’était épargné, elle râle en permanence et toute la journée. Elle râle sur des choses personnelles, c’est-à-dire son jardin, son conjoint, son chien… Mais aussi tout ce qui est possible et imaginable au bureau : cette personne est désagréable, ce bureau est mal rangé, absolument tout. Elle a même râlé sur le fait qu’il y ait une rambarde pour handicapés dans l’immeuble où on travaille, parce que cela faisait faire un détour de deux mètres. Elle est très bavarde, elle parle tout le temps. Je peux travailler pendant une heure sur mon ordinateur, devant elle, sans qu’elle s’arrête de parler. Alors que je ne lui fais aucun signe pour lui indiquer que j’écoute ou que je veux continuer la conversation. Elle parle de tout, en très négatif.

Elle m’a fait des réflexions sur mon physique, sur mes grands pieds, chose qui me complexe depuis toute petite, ou encore sur mes cernes, en disant que j’avais besoin de dormir. Je lui ai dit que je n’avais pas besoin de ce genre de remarques, et j’ai coupé court à la conversation. Elle est dans la critique permanente du monde extérieur. Mais elle ne voit pas ça comme une critique négative. Je lui ai dit qu’elle ne devait pas faire de réflexion sur mon physique, elle a compris et elle n’a plus jamais dit un mot là-dessus. Le problème, c’est que cela s’applique à tous les sujets."

Dans l'équipe, Alice n'était pas seule à souffrir de ce pessimisme. Et son mal-être ne se cantonnait pas au bureau...

"On est une équipe de cinq. Au début, à son recrutement, je n’ai rien dit parce que je me disais qu’on était incompatible elle et moi, que ce n’était pas que elle. Du coup je n’ai rien dit, au grand dam de mon conjoint qui a écouté mes complaintes pendant longtemps. Puis au fur et à mesure, les quatre autres personnes ont craqué. On s’en rendu compte qu’il fallait faire quelque chose. J’en faisais des cauchemars, je n’arrivais plus à dormir. Ça m’impactait dans ma vie personnelle. Le soir, je me suis plusieurs fois réveillée parce que je cauchemardais que je faisais telle ou telle activité avec elle.

Cette personne était en CDD, qui se finissait à la fin du mois dernier. Il était de notre ressort de prévenir la hiérarchie que ça ne se passait pas bien avec elle, pour que la hiérarchie décide ou non de la garder. Finalement, ils ne l’ont pas gardé. L’avantage que j’avais, c’est qu’outre ce comportement personnel, il y avait aussi des problèmes dans sa façon de travailler. Quand j’ai expliqué la situation à ma hiérarchie, qui n’était pas au courant, j’ai presque explosé en sanglots. Ma hiérarchie s’en est alors occupée. Ils ont fait remonter le problème, ils ont eu des entretiens avec des collègues au sujet de son travail et aussi au sujet de son comportement."

Cette collègue n'avait pourtant pas que des défauts...

"En parallèle de ça, elle est très serviable, très gentille, elle se pliera en quatre pour nous, mais elle est juste insupportable. Elle ne se rend pas compte que c’est de la méchanceté, pour elle c’est juste son avis sur la vie, sur tout. C’est un manque de tact ou de codes sociaux.

Avec les autres collègues, on s’est rendu compte que dans chaque couple le problème prenait une grande place dans nos vies. Il y avait un besoin, pour tous, de raconter nos journées de travail atroces. J’aurais dû partager plus tôt mon ressenti, mais c’était délicat de mettre en cause une personne. Là, les derniers mois, je savais que ça allait se terminer. C’était désagréable, mais il n’y avait plus la pression d’avant."