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G.P.
Chez Olivier Delacroix, Alex, un parisien de 42 ans, se confie sur ses pratiques sexuelles, et notamment le bondage, qui consiste à attacher son partenaire. 
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Alex, 42 ans, a découvert le BDSM alors qu'il s'intéressait au shibari (bondage japonais). Avec sa femme, ils sont tous les deux pratiquants et dominants, comme il le confie à Olivier Delacroix vendredi sur Europe 1.

>> De 15h à 16h, partagez vos expériences de vie avec Olivier Delacroix sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

"Le shibari s'est développé ces quatre dernières années"

"BDSM est un acronyme qui regroupe différentes pratiques : Bondage et Discipline, Domination et Soumission, Sadisme et Masochisme. J'ai commencé à prendre des cours de shibari - du bondage traditionnel japonais - et j'ai mis le pied dans le BDSM un peu à la même période. Les cours de l'époque étaient donnés dans le seul club BDSM de Paris. Je me suis retrouvé à entrer dans un club pour la première fois, afin d'apprendre le bondage japonais, et cela m'a permis de découvrir les deux pratiques sans appréhension et de manière plus détendue.

Dans le bondage, on vient chercher plusieurs choses. Il y a le côté esthétique tout d'abord : le bondage japonais est très beau. La deuxième chose, c'est le lâcher-prise, le laisser-aller, ne plus avoir à réfléchir. Ce sont vraiment les deux choses que l'on vient chercher.

Le shibari s'est développé ces quatre dernières années. Cela se rapproche d'un effort physique long : c'est dur, ça fait mal, mais ça fait du bien. Le shibari est très sensuel. On est obligé de toucher la partenaire ou la personne qu'on attache, on va être proche d'elle.

"Il n'y a aucun jugement"

On pense que c'est un milieu fermé alors que c'est extrêmement accueillant et bienveillant. On est des personnes comme tout le monde. Rentrer dans un club, ce n'est pas forcément se retrouver au milieu de tout le monde, à quatre pattes et en latex. Il n'y a aucun jugement. Les gens sont toujours prêts à expliquer pourquoi ils le font et comment ils le font.

En tant que dominant, on va répondre à une demande qui est souvent l'attente. En tant que personne qui domine, on n'impose jamais les choses, on va répondre à une demande et c'est la personne qui est soumise qui va offrir au dominant la possibilité de la dominer. Il n'y a pas de règles pré-imposées. Chacun définit son cadre de jeu et trouve son plaisir de cette manière. C'est la personne soumise qui a le pouvoir, dans un cadre qui a été établi en amont où l'on définit les pratiques, l'intensité, les mots d'arrêt.

"On a des personnes beaucoup plus jeunes qui veulent découvrir le BDSM aujourd'hui"

Il y a peu d'éducation sexuelle en France et je le remarque avec toutes les personnes que je peux rencontrer. D'une manière générale, le plaisir n'est pas assez abordé, notamment le plaisir féminin. Il y a plein de personnes qui passent à côté de choses formidables. Le BDSM est de moins en moins méconnu, donc moins tabou. Il y a de plus en plus de personnes qui s'y intéressent, qui consultent sur Internet, qui lisent des livres. On a des personnes beaucoup plus jeunes qui veulent découvrir le BDSM aujourd'hui."