Agissements sexistes : un responsable CGT de la ville de Paris mis en cause

Le collectif de femmes dénonce des faits "répétés et conscients". Image d'illustration.
Le collectif de femmes dénonce des faits "répétés et conscients". Image d'illustration. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
Un collectif de femmes se plaint notamment "d'attouchements en manifestation", ainsi que de remarques sexistes, selon "Mediapart". Une première plainte pour des faits de violence a été classée sans suite en 2017.

Un responsable CGT du syndicat du nettoiement de la ville de Paris est accusé de sexisme et de violences depuis plusieurs mois par plusieurs militantes, selon Mediapart, qui affirme que la confédération CGT n'a rien fait pour essayer de régler la situation.

"Attouchements en manifestation, remarques sexistes, slogans équivoques, et même un affrontement physique : plusieurs femmes militantes de la CGT se plaignent depuis de très longs mois d'un climat sexiste toléré au sein de la CGT Ville de Paris, et des agissements d'un des responsables syndicaux les plus en vue de cette union syndicale (...)", écrit Mediapart dans une enquête de huit pages publiée mercredi.

Une lettre à Philippe Martinez. Un collectif de femmes créé fin 2017 a écrit au numéro un de la CGT, Philippe Martinez, pour se plaindre de faits "répétés et conscients" en 2016 et 2017, et mettant en cause le responsable du syndicat du nettoiement, également membre de la commission exécutive de la Fédération des services publics.

Une plainte déposée pour des faits de violence a été classée sans suite en juin 2017 par le parquet mais la Ville de Paris a néanmoins infligé un blâme à son agent "pour des gestes menaçants et violents", selon un document administratif cité par Mediapart.

"Si tu veux, je vais te former dans ma chambre". Par ailleurs, les cas ont été rapportés à la cellule de veille contre les violences sexistes et sexuelles de la CGT au niveau national. Interrogé par Mediapart, Philippe Martinez estime qu'il "est inacceptable que des exactions de ce type se produisent dans notre organisation. Mais la cellule n'est pas un tribunal". Le relais est passé aux fédérations qui ont le pouvoir de sanctionner, selon la CGT.

"Je suis militante politique, je suis sensibilisée au sexisme, je sais qu'il est partout. Mais un tel système de protection, je n'ai jamais vu ça. Je ne comprends pas. Au boulot, pour bien moins que ça, on serait déjà tous debout sur la table...", raconte une des femmes agressées, à qui le responsable mis en cause aurait dit : "si tu veux je vais te former dans ma chambre".

Une pétition hostile aux accusations formulées contre ce responsable a circulé, précise l'article. Celui-ci n'a pas souhaité répondre aux questions de Mediapart.

Les faits "se seraient passés en période de décharge syndicale et non de temps de travail", a indiqué de son côté Hélène Bidard, adjointe PCF chargée de la lutte contre les discriminations auprès de la maire PS Anne Hidalgo, et "la cellule d'écoute contre le harcèlement sexuel de la Ville n'a pas été saisie", a-t-elle ajouté.