Tony, trois ans et demi, est mort sous les coups de son beau-père en novembre 2016. 1:16
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Marion Dubreuil, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Au troisième jour d’audience dans le procès Tony, les personnalités de la mère et le beau-père du petit garçon tué sous les coups de ce dernier en novembre 2016 ont été passées au crible. Une journée qui a permis de mettre en exergue un couple immature, entre une mère effacée et un "manipulateur" qui "peut tout briser en un instant". 

Après les témoignages de l'entourage mardi, les personnalités des accusés. Au troisième jour du procès de l'affaire Tony aux assises de Reims, ce petit garçon de trois ans et demi tué en novembre 2016 sous les coups de son beau-père, l'audience a été consacrée à la personnalité de ce dernier, ainsi qu'à celle de la mère de la victime. Une journée qui a permis de dessiner en creux le portrait d'un couple immature et déséquilibré.

Une mère effacée et "un manipulateur"...

Il y a d’un côté Caroline Letoile, 19 ans au moment des faits, une mère effacée, réservée, incapable de vivre seule et qui "subit son parcours, ses rencontres", selon l’enquêtrice de personnalité qui l’a interrogée. La mère du petit Tony dit avoir été violée par son beau-frère mais dissuadée de déposer plainte par sa mère. De l’autre, il y a un jeune homme violent qui multiplie les conquêtes. Deux ex-petites amies de Loïc Vantal l’ont décrit à la cour comme "un manipulateur", "un monstre". 

"Vantal, ce n'est pas un homme bien. Il peut tout briser en un seul instant. Quand il boit il est très violent, impulsif. Faut pas lui tenir tête. C'est un monstre", lance ainsi Tiffanie Hureaux, mère de sa fille. "Il est manipulateur, violent, méchant (...) Je ne vois pas une seule qualité chez lui", tranche-t-elle. "Mis à part être drôle de temps en temps, je ne vois pas", renchérit une autre ex-compagne, Naomi Lawson, 25 ans, le décrivant comme un homme "violent" qui "ne sait pas gérer ses émotions". Dans son souvenir, l'homme "consommait beaucoup et régulièrement de l'alcool" et "fumait beaucoup de cannabis". "Il devenait chiant. Il s'emportait facilement."

...qui voyait le petit Tony comme un "rival"

Sans emploi ni formation, Loïc Vantal, voyait Tony comme un "gêneur" dans sa relation avec Caroline Letoile, mais aussi un "rival", d’après le psychiatre qui l’a expertisé. Un rival dont il fallait peut-être se débarrasser. Il a d’ailleurs affirmé à l’enquêtrice de personnalité qu’il s’était mis d’accord avec la mère, avant la mort de Tony, pour confier la garde du petit garçon à son père et avoir un autre enfant ensemble. 

Le beau-père de Tony est poursuivi pour violences volontaires ayant entraîné la mort et il encourt 30 ans de prison. Pour ne pas l'avoir dénoncé et pour avoir prévenu les secours trop tard, la mère du petit garçon risque, elle, 5 ans de prison.