Marlène Schiappa est secrétaire d'Etat à l'égalité femmes hommes 3:12
  • Copié
Lucie de Perthuis , modifié à
Marlène Schiappa, invitée de la matinale d'Europe 1 jeudi, s'est exprimé sur la polémique qui entoure la présence de Roman Polanski, accusé d'avoir violé plusieurs femmes, à la cérémonie des César, qui se tiendra le 28 février prochain. Si elle n'appelle pas au boycott et à la censure, elle s'interroge sur le message envoyé aux victimes de violences sexistes et sexuelles. 
INTERVIEW

Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femme homme et de la lutte contre les discriminations, était jeudi l'invitée de Sonia Mabrouk dans la matinale d'Europe 1. Elle s'est notamment exprimée sur la prise de conscience dans le monde du cinéma, secoué par l'affaire Polanski. Sans oublier que le réalisateur accusé par plusieurs femmes de viol est nommé 12 fois aux César pour son film J'accuse

"Je pense que le cinéma français n'a pas terminé sa prise de conscience, sa révolution", a affirmé la secrétaire d'Etat au micro d'Europe 1.

"Je n'appelle pas au boycott"

"Les César ont fait beaucoup d'effort, notamment avec la parité instaurée dans les équipes de jury, ou encore l'Académie qui avait rendu hommage au mouvement Metoo il y a deux ans. Cette année, Adèle Haenel est nominée, le film de Céline Sciamma Portrait de la jeune fille en feu, qui porte un message de liberté des femmes aussi", poursuit Marlène Schiappa. "Mais au milieu de cela, il est impossible pour moi qu'une salle se lève et applaudisse le film d'un homme qui est plusieurs fois accusé de viol", nuance la secrétaire d'Etat. 

Pour autant, elle affirme ne pas appeler à la censure. "Chacun est libre de ses choix, je n'appelle pas au boycott", explique-t-elle. "Je demande quel message on envoie aux victimes de violences sexistes et sexuelles, et je crois que c'est un message paradoxal", explique Marlène Schiappa. "Quand on a subi des violences sexuelles, c'est assez douloureux de voir que la parole des victimes est systématiquement remise en cause et qu'il y a davantage de soutien à l'homme accusé de viol", conclut la jeune femme.