Affaire Grégory : le corbeau aurait menacé d’autres magistrats

L'affaire Grégory a été relancée en 2017, plus de 30 ans après le meurtre de Grégory Villemin.
L'affaire Grégory a été relancée en 2017, plus de 30 ans après le meurtre de Grégory Villemin. © AFP
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Le corbeau de l’affaire Grégory aurait menacé d’autres procureurs en charge d'affaires criminelles distinctes, ce qui met en doute son implication directe dans le cadre du meurtre de l’enfant en 1984. 

Le corbeau qui a menacé de mort le procureur général de Dijon, dans le cadre de l’affaire Grégory, a également menacé d’autres magistrats de l’Est de la France, en charge de dossiers judiciaires distincts, rapporte Le Parisien.

L'auteur toujours inconnu. Ce corbeau avait envoyé en 2017 et 2018 au procureur Jean-Jacques Bosc des lettres de menaces, alors que l’affaire Grégory venait d’être relancée. "Pour le petit, tu ne sauras jamais. Y’a un sac qui t’attend", disait l'une des missives, en référence au suicide du juge Lambert dans cette affaire. Les trois lettres envoyées ont été rédigées à l’aide d’un normographe, une règle qui permet de tracer des lettres, ce qui empêche toute expertise de l’écriture. L’auteur n’a à ce stade toujours pas pu être identifié : les analyses ADN permettent seulement d'affirmer qu’il n’est pas fiché au Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG), ce qui signifie qu’il n’a jamais été condamné par la justice. 

Son ADN retrouvé sur d'autres lettres. Toutefois, les gendarmes de la brigade de recherches de Dijon, en charge de l’enquête ouverte pour "menaces de mort sur magistrat" en février dernier, ont découvert que son ADN correspondait aux empreintes inconnues retrouvées sur d’autres lettres anonymes de menaces, envoyées à des magistrats de l’Est de la France, dans le cadre de deux autres affaires judiciaires, distinctes de l’affaire Grégory. Mais ces deux autres affaires criminelles sont tout aussi "célèbres" et se trouvent "dans la même zone géographique", détaille Le Parisien. Tous ces courriers de menaces du corbeau ont par ailleurs transité par des centres de tri situés dans le même département de l’Est - dont le nom n'est pas révélé.

"Un passionné d'énigmes judiciaires" ? Ainsi, les enquêteurs en viennent à penser que ce corbeau ne serait pas l’un des protagonistes impliqués dans l’enlèvement et le meurtre de Grégory Villemin, en 1984, dans les Vosges. "C’est probablement un passionné d’énigmes judiciaires un peu déséquilibré. Cela prouve en tout cas qu’il n’est pas lié à l’affaire Grégory", indique au Parisien une source proche de l’enquête.