Affaire Grégory : enquête sur des menaces de mort reçues par le procureur général

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Jean-Jacques Bosc est chargé de représenter l'accusation dans l'affaire Grégory. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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M.Be avec AFP , modifié à
Le procureur général de Dijon a reçu trois lettres de menaces de mort en lien avec l'affaire Grégory, faisant redouter l'existence d'un nouveau corbeau. 

Y a-t-il un nouveau corbeau dans l'affaire Grégory ? Une enquête préliminaire a été ouverte lundi sur des lettres anonymes ayant menacé de mort le procureur général de la cour d'appel de Dijon, Jean-Jacques Bosc, huit mois après la relance de l'affaire. Une "enquête préliminaire des chefs de menaces de mort envers magistrat" a été ouverte lundi, a dit le procureur de la République à Dijon, Éric Mathais, confirmant une information de L'Express. Le parquet a reçu une "transmission du procureur général (contenant) trois lettres, dont une reçue au mois d'août".

Une première lettre en août dernier. Selon L'Express, une des lettres anonymes a été reçue par le procureur général début janvier. "Bâtard, enculé. Pour le petit [Grégory], tu ne sauras jamais la vérité. Y'a un sac qui t'attend", est-il écrit. Ce courrier présente des similitudes avec une première lettre de menaces reçue par Jean-Jacques Bosc en août dernier, soit deux mois après la mise en cause de Murielle Bolle et du couple Jacob. Les deux lettres menacent le haut magistrat du même sort que celui du juge Lambert, premier magistrat en charge de l'affaire qui a fini par se suicider par asphyxie en juillet.

Trouver le ou les auteurs. Alors que le procureur général de Dijon avait versé la lettre du mois d'août au dossier Grégory pour une simple "exploitation", Jean-Jacques Bosc a cette fois demandé au parquet d’ouvrir une enquête préliminaire pour découvrir qui est cet éventuel nouveau corbeau. Les investigations vont en premier lieu se porter auprès de La Poste, afin de remonter l’origine du courrier. Les enquêteurs peuvent en outre se pencher sur d’éventuelles traces ADN laissées par l’auteur de la lettre. 

Des lettres régulièrement versées au dossier. Les lettres reçues par le procureur général ont été rédigées avec un normographe, une sorte de règle utilisée à l’école pour tracer les lettres, ce qui permet de dissimuler son écriture. Les expertises graphologiques sont pourtant au cœur de l'affaire Grégory, dont l'assassinat a été revendiquée par une lettre anonyme. Si le procureur général avait reconnu recevoir régulièrement des lettres farfelues ou apportant des éléments d'enquête, ces courriers de menaces sont les seuls du genre depuis la relance de l'affaire en juin, rappelant ceux du corbeau envoyés dans les années 1980.