Estelle Mouzin : une deuxième journée de fouilles infructueuse

Michel Fourniret a reconnu début mars le meurtre d'Estelle Mouzin, neuf ans, enlevée le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes, en Seine-et-Marne.
Michel Fourniret a reconnu début mars le meurtre d'Estelle Mouzin, neuf ans, enlevée le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes, en Seine-et-Marne. © AFP
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Lionel Gougelot, édité par Céline Brégand
Les recherches se sont poursuives mardi dans les Ardennes pour tenter de retrouver le corps d'Estelle Mouzin. Mais les enquêteurs n'ont toujours trouvé aucune trace de la jeune fille, disparue en 2003 à l'âge de neuf ans. 

Les fouilles n'ont toujours pas abouti dans les anciennes propriétés du tueur en série Michel Fourniret dans les Ardennes. Pour la deuxième journée d'investigations, les enquêteurs n'ont trouvé aucune trace du corps d'Estelle Mouzin, disparue en 2003 à l'âge de 9 ans. Mais les fouilles doivent se poursuivre "toute la semaine", laissant "l'espoir" à la famille de retrouver la dépouille.

Deux victimes de Fourniret enterrées dans ce domaine

Les enquêteurs ont passé au peigne fin les abords du Château de Sautou, ancienne propriété de Michel Fourniret proche de celle fouillée la veille. Un domaine de 15 hectares de parcs, bois, forêts et étangs qui entoure une imposante demeure bourgeoise du 19e siècle. Ce domaine a été acheté par Michel Fourniret un peu plus d'un million de francs à l'époque, grâce au butin de pièces et de lingots d'or qu'il avait volé à l'un des membres du "gang des Postiches", une célèbre bande de braqueurs des années 80.

C'est dans ce domaine, en 2004, que les corps des deux premières victimes du tueur en série, Elisabeth Brichet, 12 ans, et Jeanne-Marie Desramault, 22 ans, avaient été retrouvés enterrés à plus de trois mètres de profondeur. Après des années de dénégations, Michel Fourniret a reconnu début mars le meurtre d'Estelle Mouzin, neuf ans, enlevée le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes, en Seine-et-Marne. 

C'est donc dans ce décor que les enquêteurs et les experts de la gendarmerie ont à nouveau déployé leur dispositif de recherches pour sonder le terrain et survoler le domaine avec un drone. À cela s'ajoutent des plongeurs de la brigade fluviale chargés d'explorer les points d'eau.

"On pense que ce domaine n'a pas livré tous ses secrets"

Ces recherches sont menées sur la base de ce que l'on sait des habitudes de Michel Fourniret selon Didier Seban, l'avocat du père d'Estelle Mouzin. "On sait comment Michel Fourniret enterrait ses victimes. On sait qu'il préférait les puits, les points d'eau donc on va un peu plus loin, un peu plus profond", explique-t-il. "C'est un lieu suffisamment isolé qu'il connaissait parfaitement, où il a déjà enterré deux victimes. Ce n'est pas rien. Donc on pense que ce domaine n'a pas livré tous ses secrets", estime Didier Seban qui assure que "les moyens sont mis pour découvrir le corps d'Estelle ou ceux peut-être d'autre victimes oubliées de Michel Fourniret".

>> HONDELATTE RACONTE - La disparition d'Estelle Mouzin

Mais contrairement à 2004, Michel Fourniret n'est pas là pour aiguiller les enquêteurs. Et quand Estelle Mouzin a été enlevée, il n'était plus propriétaire du Château du Sautou depuis longtemps. Déjà condamné en 2008 à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, Michel Fourniret a de nouveau été condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux. Et en février 2018, il a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne, Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish.