Affaire des fuites au 36 : Bernard Petit, ex-patron de la police judiciaire parisienne, relaxé

Bernard Petit était le patron de la police judiciaire parisienne (Illustration).
Bernard Petit était le patron de la police judiciaire parisienne (Illustration). © AFP
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avec AFP , modifié à
Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé mardi Bernard Petit, l'ancien patron de la police judiciaire parisienne, dans l'affaire des soupçons de fuites au 36, quai des Orfèvres, ancien siège de la PJ. L'ancien policier de 67 ans a été blanchi par la juridiction, suivant ainsi les réquisitions du parquet lors du procès.

L'ancien patron de la police judiciaire parisienne Bernard Petit a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Paris, dans l'affaire des soupçons de fuites au 36, quai des Orfèvres, ancien siège de la PJ. Près de huit ans après son limogeage début 2015 dans la foulée de sa mise en examen pour violation du secret de l'instruction, l'ancien policier de 67 ans a été blanchi par la juridiction, suivant ainsi les réquisitions du parquet lors du procès.

Bernard Petit était soupçonné d'avoir, comme son chef de cabinet d'alors Richard Atlan, violé le secret d'une enquête pour trafic d'influence, en transmettant des informations confidentielles, via le fonctionnaire Philippe Lemaître, au fondateur du GIGN Christian Prouteau, visé par les investigations. Le tribunal a prononcé une relaxe générale concernant ces accusations, qui représentent l'un des trois volets d'une affaire complexe impliquant 19 prévenus, examinée lors d'un procès en septembre-octobre.

Christophe Rocancourt condamné à 18 mois de prison sous bracelet électronique

L'enquête, dont le secret était en cause, a été jugée avec l'affaire des "fuites": dans ce volet, Christophe Rocancourt, surnommé "l'escroc des stars", était notamment soupçonné, avec l'avocat Marcel Ceccaldi, d'avoir tenté, début 2014, de faire régulariser deux Marocaines en sollicitant l'intervention rémunérée de Christian Prouteau et de l'ex-secrétaire d'Etat Kofi Yamgnane.

Christophe Rocancourt a été condamné à 18 mois de prison à purger sous bracelet électronique, ainsi que 30.000 euros d'amende ; Me Ceccaldi s'est vu infliger 18 mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer pendant 5 ans. Kofi Yamgnane a été sanctionné de 18 mois avec sursis et 5.000 euros d'amende, avec une inéligibilité de 5 ans. En revanche, M. Prouteau a été mis hors de cause: il a été relaxé des faits de trafic d'influence et condamné seulement pour travail dissimulé, à 30.000 euros d'amende.

Quatre ans de prison pour Joaquin Masanet

Christophe Rocancourt, 55 ans, a par ailleurs été condamné pour des comptes détenus à l'étranger, pour des prêts octroyés à des taux allant jusqu'à 30%, et pour une tentative d'escroquerie. Dans ce pan du dossier, un notaire s'est vu infliger un an de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende pour corruption, et la compagne de Christophe Rocancourt a écopé de 9 mois de prison avec sursis pour complicité. Autre prévenu important de ce dossier, Joaquin Masanet, l'ancien patron de l'Association nationale d'action sociale (Anas), qui gère les actions sociales de la police.

Relaxé dans le volet des "fuites", dans lequel il était aussi impliqué, cet ex-syndicaliste influent de 70 ans a été condamné à quatre ans de prison, dont 18 mois ferme, ainsi que 5.000 euros d'amende, pour des malversations au sein de l'Anas, révélées par ricochet. Dans ce troisième volet, huit autres prévenus ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et/ou à des amendes allant jusqu'à 15.000 euros. Un dernier prévenu a été relaxé.