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Louise Sallé / Crédits photo : StockSnap/pixabay , modifié à
Face à l'addiction de leurs enfants aux écrans, les parents se sentent dépassés. 71 % témoignent des conséquences négatives sur le comportement de leurs petits entre zéro et six ans. Sept professionnels de santé sur dix répondent que les familles ne prennent pas le sujet suffisamment au sérieux. 

Les parents sont dépassés face à l'addiction de leurs enfants aux écrans. C'est le constat dressé par le baromètre de la Fondation pour l'enfance et de l'Ifop, présenté hier au ministère de la Santé.  71 % témoignent des conséquences négatives sur le comportement de leurs petits entre zéro et six ans. Même s'ils avouent utiliser leur smartphone et leur tablette avec eux. Ce à quoi sept professionnels de santé sur dix répondent que les familles ne prennent pas le sujet au sérieux pour limiter cette exposition. 

"Ces enfants ne parlent pas et ne savent pas développer un lien social"

"Ça m'est arrivé de lui donner cinq minutes mon téléphone pour qu'il regarde un petit dessin animé. Après, il est énervé. J'ai tout à fait conscience du côté négatif de la chose, mais ce n'est pas toujours évident, donc je culpabilise un petit peu". Comme Isabelle et son fils de cinq ans, beaucoup se sentent démunis. Et pourtant, les conséquences sont désastreuses, selon Thierry Roussel, qui gère des crèches pour enfants atteints de troubles du neurodéveloppement. 

"Nous voyons de plus en plus d'enfants qui sont neurotypiques. Complètement normaux, mais qui ont pu développer des troubles du neurodéveloppement à cause des écrans", explique-t-il. Ces enfants, une grande partie d'entre eux, ne parlent pas et ne savent pas développer un lien social avec un autre enfant ou avec des adultes". En moyenne, un enfant de deux ans passe une heure par jour devant les écrans. 

Le monde de la santé s'alarme de cette statistique : "Les professionnels de santé sont de plus en plus nombreux à aborder ce sujet en consultation. Mais la réalité, c'est que les parents qui sont dépassés sur comment le traiter. Et c'est là où il y a un vrai enjeu pour nous, c'est de créer des outils qui soient vraiment à la portée des parents, de tous les parents". Outiller les parents, ce sera donc le cœur des travaux des experts mandatés par le président de la République, qui rendront leurs préconisations en avril.