Accident thérapeutique à Rennes : "on ne peut pas parler de surdosage"

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Claire Lejeunne, chef de médecine interne à l’hôpital Cochin, était l’invitée d’Europe 1, samedi matin.
INTERVIEW

C’est un essai thérapeutique qui a viré au drame. Six hommes ont été hospitalisés à Rennes, dont l’une est en état de mort cérébrale et trois autres pourrait subir un handicap "irréversible", après s’être portées volontaires pour tester un médicament psychotrope pour la douleur et l'anxiété du groupe pharmaceutique portugais Bial. Claire Lejeunne, chef de médecine interne à l’hôpital Cochin est atterrée par un évènement pareil, qui est exceptionnel parce que des essais de ce type, il y en a régulièrement".

"Il y a eu un évènement de ce type en 2006, en Angleterre, où des volontaires qui testaient une molécule contre les maladies auto-immunes. Le médicament avait été administré à six personnes et au bout de 30mn, ils ont tous été conduits en réanimation car ils étaient en défaillance d’organes graves", rappelle la spécialiste.

Interrogée ensuite sur la pertinence de ses essais thérapeutiques, Claire Lejeunne a estimé que "les tests sur les animaux ont comme objectif de limiter au maximum le risque de toxicité et de déterminer la première dose administrée à l’homme. Et malheureusement, l’expérimentation animale n’est pas transposable systématiquement à l’homme".

Et de conclure : "on ne peut pas parler de surdosage car les posologies sont dix fois plus faibles que la posologie théoriquement toxique pour l’animal."