Abdelkader Merah a à peine courbé les épaules lors de l'annonce du verdict. 1:30
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Chloé Triomphe, édité par Anaïs Huet , modifié à
Abdelkader Merah a été condamné jeudi soir en appel à 30 ans de réclusion criminelle, jugé, contrairement à la première instance, complice des sept assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère Mohamed. Les parties civiles sont satisfaites. 

Le verdict du procès en appel d'Abdelkader Merah a donc alourdi la peine prononcée en première instance en 2017. De 20 ans de réclusion, la cour est passée à 30, en le condamnant cette fois pour complicité d'assassinat avec son frère Mohamed, auteur de sept assassinats en 2012 à Toulouse et Montauban.

Ce sur quoi se basent les juges

Les juges ont estimé que la participation d'Abdelkader Merah au vol du scooter, dont son frère s'est ensuite servi pour commettre ses crimes, constitue un élément matériel de preuve pour asseoir sa complicité. Pour la cour, Abdelkader Merah était, à cette date, parfaitement au courant des intentions criminelles de son frère. Ce dernier lui avait confié, au retour du Pakistan, qu'il était prêt à lever l'étendard.

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Le soulagement des parties civiles

Pour les familles des victimes, cette décision de culpabilité sur la complicité a été un soulagement accueilli avec beaucoup d'émotion. "On n'a rien gagné. On n'a pas gagné nos frères et nos sœurs qu'on a perdus. Mais on a remporté une victoire contre les terroristes, on a rendu hommage à ma famille, à toutes ces victimes. Aujourd'hui, je suis fier d'être Français. Vive la justice, et vive la République", confie Naoufal Ibn Ziaten, le frère de l'un des soldats assassinés, au micro d'Europe 1.

Me Francis Szpiner, l'avocat de la famille d'Imad Ibn Ziaten, première des sept victimes de Mohammed Merah en mars 2012, s'est réjoui de cette condamnation. "Cette justice répare le premier verdict, qui avait laissé chez les familles un sentiment d'amertume et d'injustice. L'État de droit, ce n'est pas l'État de faiblesse. Face au terrorisme, la justice a tranché. Les frères Merah étaient des terroristes et ils ont été jugés comme tels."

La défense s'indigne de la sévérité du verdict

La défense d'Abdelkader Merah a en revanche fait savoir son incompréhension devant ce verdict. Maître Eric Dupont-Moretti a notamment fustigé le manque de preuves. "Je pense que tous les professionnels de la justice sont surpris par ce verdict. Quand dans la justice omet cette règle essentielle qui est le doute et son bénéfice, il y a de quoi désespérer de tout. Même quand l'accusé s'appelle Abdelkader Merah", dénonce-t-il. L'avocat a annoncé son intention de se pourvoir en cassation.